Cameroun, DON DE 500 000 ORDINATEURS : POUR SERGE ESPOIR MATOMBA, PAUL BIYA INFANTILISE LA JEUNESSE CAMEROUNAISE
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Cameroun, Don De 500 000 Ordinateurs : Pour Serge Espoir Matomba, Paul Biya Infantilise La Jeunesse Camerounaise :: Cameroon

Le ministre de Paul Biya en charge de l’enseignement supérieur a procédé le 27 juillet dernier à Yaoundé, avec la société chinoise Sichuan Telécom Construction Engeneering, à la signature d’une convention programme intitulée : « e-national highereducation ». Le but ici apprend-on, est la généralisation de l’usage des Tic par les étudiants camerounais. L’incident financier de cette opération est de 75 milliards de Francs CFA. En clair, c’est un prêt que l’Etat du Cameroun a contracté auprès du bras séculier de l’invasion chinoise en Afrique : Eximbank China, à un taux préférentiel de 2 pour cent avec un différé de 5 ans et une durée de remboursement de 20 ans.

Jusqu’ici, notre parti politique, le PURS (Peuple Uni pour la Rénovation Sociale), qui place la jeunesse au centre de ses préoccupations, n’avait pas encore fait de sortie officielle, sur ce que certains thuriféraires du régime en place n’hésitent pas à considérer comme un « geste inédit » de Paul Biya à la jeunesse. Ils évoquent la magnanimité d’un chef de l’Etat à l’écoute de son peuple. Et pourtant, c’est le rôle normal et régalien d’un président de la république de s’occuper des jeunes de son pays, et non de se vanter d’avoir fait son devoir.

Avec cette initiative, les jeunes camerounais se sentent humiliés par le sort fait à notre pays le Cameroun, réduit à la mendicité. En choisissant d’emprunter à la Chine pour acheter aux chinois des ordinateurs destinés aux jeunes camerounais, l’Etat du Cameroun a fait un choix économiquement suicidaire et humiliant. Le fait est que cela n’était pas Urgent pour l’heure. Par ailleurs, en offrant des ordinateurs à près de 500 000 étudiants, on n’est pas certain d’encourager l’économie numérique de notre pays.

La phase la plus complexe et le piège aussi se situent dans l’identification et le choix des bénéficiaires. Jacques Fame Ndongo, ne nous dit pas comment est-ce que ces ordinateurs vont être distribués. Comme il est de coutume chez nous, dans quelques jours, les effectifs de nos universités et autres établissements d’enseignement supérieur vont être frappés d’une obésité suspecte. Ce sera le retour à l’université de quelques bacheliers qui ont déserté les amphis depuis belle lurette. On assistera aussi au phénomène de doublon au niveau des noms de certains étudiants qui bénéficieront de plusieurs ordinateurs chinois. Hélas ! Une triste réalité de notre pays.

Le geste du président est la preuve par dix, que les jeunes ne sont pas compris dans notre pays. En dépit de l’existence de plusieurs organisations officielles dans lesquelles, nos gouvernants les embrigadent (Conseil National de la Jeunesse, Presby, Jachaby…) Les jeunes réclament des conditions de travail matérielles convenables, des enseignements de qualité, aussi et surtout des débouchés après leur étude.

Encourager la main d’œuvre locale

Pourtant, en copiant chez nos amis de l’empire du milieu, il aurait fallu inclure une clause pour qu’au moins l’usine d’assemblage de ces ordinateurs soit implantée au Cameroun. Ce qui pourrait permettre de produire plus tard des ordinateurs pour tout le pays et pour la sous-région Afrique centrale. Cet argent aurait permis d’encadrer des jeunes compatriotes qui s’illustrent dans le domaine de l’informatique et créer au moins 15 000 emplois directs. Le Cameroun produirait dans ce cas non pas 500 000 ordinateurs mais plus de deux millions de Laptop par an, ce qui inscrirait à long terme notre pays parmi les géants de l’exportation des ordinateurs en Afrique.

Il ne fait l’ombre d’aucun doute, que ceux qui nous gouvernent soit ne comprennent pas assez l’enjeu, soit sont des étrangers dans le pays qu’ils dirigent.

Dans un monde en pleine mutation, les Tic sont au cœur de la formation à tous les métiers. Il est primordial de mettre à la disposition de nos fonctionnaires, de nos enseignants des programmes de formation pour se perfectionner avec la perspective de rendre numériquement viable notre administration. Dans cette lancée, le Purs compte mettre sur pied très prochainement, l’idée de fonds de solidarité numérique. Ce Fonds, collecte des contributions volontaires des particuliers (sociétés ou simples citoyens) pour équiper notre triangle national et permettre à nos citoyens de tous âges d’accéder au numérique.

Responsables des erreurs commises, responsables de n’avoir pas préparé les conditions qui nous auraient permis de faire face au retard actuel qu’accuse notre pays, s’il est encore vrai que « gouverner, c’est prévoir », nos dirigeants se doivent tout simplement de démissionner. A la jeunesse aussi de prendre conscience du poids qu’il représente dans la société et de relever les différents défis de l’heure, à savoir : l’alternance, l’amélioration des conditions de vie, l’industrialisation de notre pays…

Devant ces défis, deux attitudes sont possibles : la première est le découragement, c’est-à-dire, accepter la condition actuelle avec les conséquences ; la seconde attitude, faisable consiste à considérer que tout problème a une solution, donc à regarder en face ces problèmes et à leur faire front. Il s’agit avant tout d’engagement politique, ce qui suppose que celui qui s’engage a déjà résolu à son niveau le problème.

Cette résolution passe par l’inscription sur les listes électorales, car le citoyen qui détient sa carte d’électeur, peut changer le devenir d’une cité. Il convient dès lors de prendre son destin en main.

Serge Espoir Matomba,

Premier secrétaire du Purs, Conseiller municipal à la mairie de Douala IVème.

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