Cameroun, Tournée de prise de contact: Haman Wabi fait le bilan du Ndé
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Cameroun, Tournée de prise de contact: Haman Wabi fait le bilan du Ndé :: CAMEROON

Depuis son arrivée à la tête du département du Ndé en tant que Préfet, l’administrateur camerounais (CAMEROUN) précédemment Secrétaire général des services du gouverneur du centre n’a cessé d’appeler les populations à la paix et à la lutte contre l’insécurité.

Pendant trois jours, le Préfet du s’est rendu avec sa suite dans les sept groupements qui composent l’Arrondissement de Bangangté. Accueilli comme un messie par les populations, Oumarou Haman Wabi a rassuré tout le monde sur sa disponibilité à œuvrer pour le développement. Sans toutefois oublier que tout cela passera par la paix et la sécurité.

Lors de cette tournée dans le département, chaque étape a été mis à contribution pour vehiculer un message identique à toute la population qui compose son territoire de commandement ; celui de la paix. De Bangang-Fokam à Bangangté, en passant par Bangoua, Batchingou, Bamena, Bahouoc, Bangaoulap, le Préfet Oumarou Haman Wabi a été très acclamé après ses discours. Prenant la plupart du temps le parti de ses administrés en conflit avec des groupements voisins appartenant à d’autres départements.

Bangang-Fokam : le parent pauvre

Tout commence à Bangang-Fokam le 18 Août 2016. Ce village situé après Bangoua et qui se confond facilement avec Bandrefam dans l’arrondissement de Bayangam, Département du Koung-Khi, accueillera le Préfet. Lors de cette escale plusieurs doléances seront formulées à l’endroit du Préfet à savoir La dégradation des routes, la pénurie d’eau, l’absence d’électricité, l’absence du personnel dans les écoles et les centres de santé. Doléances portées par la population et transmises dans son discours par le Maire de Bangangté, il faudra beaucoup de tact et de franchise à Haman Wabi pour rassurer sur des jours meilleurs qui attendent ces administrés.

Dans sa délimitation, Oumarou Haman Wabi sera informé de ce que Bangang-Fokam est un groupement qui s’étend sur 96 Km2 et peuplé d’environ 5000 âmes. Il est limité par les groupements Bangangté et Bangoua dans le Ndé ; Bandrefam, Batoufam et Bangang-Fondji dans le département du Koung-khi. La rivière Noun qui le sépare de Foumbot dans le département du Noun permet également à sa population de faire des cultures de contre saisons. Constituée d’une population qui vit essentiellement de l’agriculture de subsistance, du petit élevage et du commerce, elle est cosmopolite.

Malgré la création d’un bureau actif du comité de développement, les « Fokamais » demeurent sous-développés.

Bangoua : « Capitale touristique et culturelle du Ndé »

C’est au carrefour Kamna, un quartier du groupement Bangoua, porte d’entrée et de sortie du groupement Bangang Fokam que SM Njampou Tchatchouang Annick Julio, Roi des Bangoua est venu accueillir le Préfet et sa suite pour le conduire à la place des Fêtes de la Chefferie Bangoua. Le jeune monarque était accompagné des élites, notables reines et chefs de quartiers de son village. Sur place, ils ont trouvé Madame le Maire de la Commune de Bangangté et le Sous-préfet de Bangangté. Arrivées sur la place des fêtes, les femmes Bangoua entonneront un chant en langue locale en l’honneur de Monsieur le Préfet du Ndé. La cérémonie démarrera ensuite après exécution de l’hymne nationale.

Lors de cette escale, Haman Wabi sera précédé par le monarque Bangoua qui ouvrira le bal des « allocutions ». D’entrée de jeu, le Chef affirmera que Bangoua est la capitale touristique et culturelle du Ndé. En invitant solennellement le Préfet à venir visiter le riche musée constitué d’objets d’art unique de l’histoire du Ndé et des photos illustrant la vie et l’historique de la dynastie Bangoua, SM Njampou Tchatchouang Annick Julio, Roi des Bangoua, poursuivra en présentant la case patrimoniale Bangoua, bibliothèque de l’histoire et du patrimoine Bangoua.

De la bouche du Roi Bangoua, l’on va apprendre que le musée de sa chefferie a été inauguré conjointement par l’ancien Ambassadeur de France, S.E Bruno Gain et celui de l’Union Européen lors de la 62ème édition de la fête culture du Macabo en 2011. Financé par la communauté Bangoua, sous son impulsion avec l’appui des organismes internationaux, ce musée attend encore que l’autorité administrative du Cameroun intègre officiellement sa visite dans ses priorités.

Le monarque Bangoua qui va finir par présenter son groupement précisera à l’atention du prefet et de toute sa suite que la population de Bangoua compte plus de 20000 habitants. C’est un village cosmopolite et laïc limité au Nord par Batoufam et Bayangam, à l’ouest par Bamena, à l’est par BagangFokam et au Sud par Bangangté. D’une superficie de 74 km2, ce village comporte 18 quartiers regroupés en 4 villages à la tête desquels se trouvent des chefs de 3èmedégré à savoir Bandiangseu, Doukong, Louo, Mveu.

A Bangoua, la carte scolaire présente 10 écoles primaires, 04 établissements secondaires, 06 écoles maternelles. Sa population vit de l’agriculture, de l’élevage et du petit commerce. Possédant une carrière artisanale, l’impérativité de l’installation d’un poste de gendarmerie et d’identification pour sécuriser les biens et des personnes ainsi que la discipline dans le village a été évoquée.

Sur le plan relationnel, la voix des Bangoua reconnaît l’Etat du Cameroun comme leur premier partenaire au niveau national. A l’échelle internationale, ils ont l’appui de la Fondation Veolia, L’Unesco, la ville de Paris, etc.

Batchingou et le conflit territorial qui l’oppose aux Batcha.

Sur la Route qui mène à Batchingou, une averse dicte sa loi. Cela n’empêche pas au cortège du Préfet de braver la route désenclavée jusqu’à la chefferie Batchingou où un impressionnant parterre de personnes parmi lesquelles se trouvaient toujours le Maire de Bangangté et le Sous-préfet de l’arrondissement attendaient impatiemment Oumarou Haman Wabi.

Ayant eu droit à un accueil spécial, Oumarou Haman Wabi sera installé dans la grande salle de la chefferie qui sert de foyer.

Débutant par une allocution, SM André Nana, Roi des Batchingou va s’adresser au Préfet et préciser c’est dans l’euphorie qu’ils ont accueilli la nomination de Oumarou Haman Wabi comme Préfet du Département du Ndé. En réitérant que Batchingou reste attaché aux institutions du pays et aux idéaux de paix, de progrès et de l’émergence en 2035 prôné par le Chef de l’Etat, S.E Paul BIYA, le Roi va remercier la Mairie de Bangangté et la Fondation Véolia pour les projets d’adduction d’eau à partir du mont Batchingou qui alimente les localités de Bangou Carrefour et une partie de Balengou.

Il va ensuite présenter Batchingou comme un village au potentiel très énorme mais inexploité. Avec ses richesses en ressources minières et agricoles ainsi qu’un fort potentiel recensé dans l’élevage, il n’en demeure pas moins que cela pourrait contribuer à booster l’économiquement le développement du Ndé avec les effets bénéfiques sur des villages voisins. Cependant, regrette-il pour le déplorer, « Batchingou est très convoité par ses voisins à cause de toutes ces richesses citées que certains fils du département ne veulent pas voir, ni exploiter ou alors ne veulent pas savoir parce que ….. pour d’autres raisons. » D’après SM Nana, certains individus du groupement Batcha sous la houlette de leur Chef perturbent la quiétude des « Batchingous ». Engendrant beaucoup de conflits, la saisine de l’autorité compétente vient de voir la publication de l’arrêté N°115/CAB/PM du Premier Ministre du 30 Juillet 2012 portant approbation du procès-verbal du 07 Juin 2012 de la commission nationale pour le règlement des litiges sur les limites territoriales entre le groupement Batcha (Département du Haut-Nkam) et Batchingou (Département du Ndé). Mais pour continuer à déplorer des comportements déviants, plusieurs individus continuent de violer le territoire, organisent des actes de violence pendant les activités des Batchingou et vont jusqu’à vandaliser les cultures des habitants de Batchingou. En outre, il va exhorter le Préfet davantage à intercéder auprès de son collègue du Haut-Nkam afin qu’il fasse respecter les décisions gouvernementales.

Bamena : dans l’attente de l’Unité Administrative.

Le 18 Août 2016, dès 09h précises, le cortège du Préfet se mettait en direction de Bamena. Comme au cours de la première journée, Madame le Maire et le Sous-préfet de Bangangté prenaient de l’avance sur la caravane du Préfet. A l’entrée du groupement Bamena, le Chéf Supérieur les a rejoints pour accueillir le préfet et le conduire dans le village. Le Groupement de SM Joukwe Nietcho Alexandre, Roi des Bamena s’est montré exemplaire par l’accueil réservé à Monsieur le Préfet du Ndé et sa suite. Dès l’arrivée de celui-ci, il a été directement conduit pour une courte visite à la ferme avicole de Bamena où sont élevés des poulets, suivie de quelques échanges liés aux problèmes rencontrés dans ce secteur d’activités.

De retour à la place des fêtes de la Chefferie Bamena, la cérémonie pouvait enfin commencer sous une pluie menaçante. Après exécution de l’hymne national et présentation des corps constitués, Sa Majesté le Chef supérieur des Bamenas a ouvert le bal des discours. Il a présenté son groupement avec ses atouts et ses faiblesses. Bamena est l’un des sept groupements qui constituent la Commune de Bangangté. Il compte six villages (o6) et une population estimée à 28 000 âmes encadrées par un Chef Supérieur et 06 Chefs de troisième degré. La population locale vit essentiellement de l’agriculture, de l’élevage, du petit artisanat et du commerce. Quelques résidants sont fonctionnaires ou exerçant des activités libérales. Sur le plan sanitaire, deux centres de santé participent au bien-être des populations. Cependant, le Roi des Bamenas note que ces centres sont en manque criarde de personnels donc celui de LOUH n’a même pas un personnel, pourtant déjà construit et équipé. La carte scolaire du groupement Bamena compte 09 écoles primaires, 05 écoles maternelles, 01 lycée d’enseignement général, 01 lycée technique, 02 CES dont celui de NGNOU attend toujours ses premiers bâtiments.

Bien que la carte scolaire soit bien structurée, le Chef déplore la pénurie des enseignants ayant pour conséquences d’énormes charges pour les parents d’élèves qui doivent débourser des fortes sommes d’argent pour financer les honoraires des enseignants vacataires. De l’agriculture, à Bamena, elle se pratique encore à l’aide des vieux outils avec des méthodes très anciennes. Grâce à la politique de la Décentralisation, Bamenas a remporté conjointement avec la Commune de Bangangté en Juin 2014 à Séoul en Corée du Sud le grand prix du Service Public des Nations Unies. Sa Majesté NJoukwe a saisi cette occasion pour redire une fois de plus au nom du peuple Bamena tous leurs remerciements à Madame Célestine Ketcha Epse Courtès. « Nous lui réitérons tout notre soutien pour toute action qu’elle entreprendra pour le bien-être des populations, non seulement du groupement Bamena mais de toute la Commune de Bangangté ». L’une des doléances majeures exprimées par le premier des Bamena, c’est l’érection de Bamena en Unité Administrative. De sa voix, l’on apprend qu’un dossier à ce sujet pendant a été introduit au Ministère de l’Administration Territoriale depuis 2009. Et, le peuple Bamena compte sur l’investissement de Oumarou Haman Wabi pour l’aboutissement de cette doléance à laquelle la population aspire tant pour relancer son développement.

Monsieur Djonou François, porte-parole des élites Bamenas, a dans son discours relevé que les difficultés du groupement Bamena sont nombreuses. Il y a d’abord le fait que les techniques culturales demeurent ancestrales. Ils servent encore des machettes, des houes et des pioches. Ensuite, vient le problème de l’enclavement de l’essentiel des sites propices à l’exploitation agricole. Le réseau routier existant n’est pas dense, et celui qui existe n’est que moyennement entretenu causant de nombreuses pertes après récoltes. Bamena étant aujourd’hui l’un des grands pool d’élevage de volaille et de porc dans le département du Ndé, et partant dans une certaine mesure dans la Région de l’Ouest. Ainsi pour déplorer, les ravages de la récente crise de la grippe aviaire n’auront pas épargné Bamena. Exhortant le Préfet à défendre la cause des éleveurs, Djonou François a en ces termes attiré l’attention du Préfet sur cette doléance : « Les éleveurs de volaille dans cette contrée vous portent un cri de détresse afin que soient levées d’urgence les mesures de restriction autrefois justifiées mais qui ont aujourd’hui perdu toute pertinence ».

Prenant la parole au milieu de ce beau monde, Oumarou Haman Wabi a reconnu à travers la visite effectuée et les discours entendus que Bamena est la vitrine du « Ndéen » terme de développement, tout en précisant que sa mission dans ce contexte et d’aider, de renforcer et d’encourager ce développement. S’agissant de la crise aviaire, le Préfet a recommandé aux éleveurs de ne point abandonner ce secteur, parce que des mesures seront prises d’un moment à l’autre par le Gouvernement, car celui-ci est au courant des difficultés existant. Il leur a rassuré que après sa tournée, il va s’atteler à faire une correspondance spéciale pour que la filière avicole retrouve ses lettres de noblesse.

S’agissant du problème d’enseignants dans les écoles, Oumarou Haman Wabi prône pour la continuité, que les parents fournissent encore ces efforts comme ils ont commencé. L’éducation des enfants est un sacrifice. En attendant la bouffée d’oxygène qui viendra de l’Etat, il a promis de porter ces doléances à qui de droit pour la création des filières sollicitées au Lycée Technique de Bamena et le renforcement du personnel enseignant dans les écoles. Comme dans d’autres groupements où il a été accueilli, le Préfet du Ndé a déroulé le même message portant sur la paix, la sécurité et le travail. « Le problème essentiel que nous avons à Bamena qui m’a personnellement touché, c’est la culture du chanvre indien. Il y a quelques semaines, on a détruit quelques champs de productions, des personnes ont été interpellées….. Et j’engage le chef Bamena à faire un vaste tour des plantations » dira-t-il dans son discours. Plus loin encore, le Préfet constate une collaboration tiède entre la chefferie Bamena et l’Autorité Administrative qu’il représente. De son aveu, cela fait 04 mois qu’il aurait fait ce constat.

Bahouoc : Les élites au cœur du développement

C’est au carrefour entrée Bahouoc par Balengou que SM Nkamajou Roger, Roi des Bahouoc a rejoint le Sous-préfet de Bangangté, le Maire de Bangangté et le Commandant de la brigade, pour accueillir le Préfet du Ndé. Le bitumage de cet axe en cours va jusqu’à l’hôtel de Bangoulap en passant par Bahouoc et Bakong. Malgré la pluie, tous les véhicules de la suite du Préfet sont passés sans problèmes. Le Chef Supérieur, avant d’arriver à la place des fêtes de la chefferie a fait le tour de quelques réalisations faites par l’Etat, la Mairie et les élites du village. C’est sous une forte pluie qu’Oumarou Haman Wabi a eu droit à un accueil digne de celui d’un haut commis de l’Etat.

Bahouoc a connu un passé mouvementé et entraîné le départ de beaucoup de ses fils qui se sont déportés dans les villages tels que Bandjoun, Mbouda et surtout Bali dans le Nord-Ouest laissant ainsi des espaces qui ont annexés par leurs voisins. Bahouoc est un village qui requiert d’énormes potentialités qui côtoient de multiples doléances des populations. Le professeur Wanda, porte-parole des élites présente ce groupement comme un réservoir des compétences variées (Professeurs d’Universités, avocats, ingénieurs, hommes d’affaires, enseignants de lycée, hommes de culture,…) qui œuvrent au quotidien pour le développement de ce village. Pour preuve, les élites ont construit et équipé plusieurs salles de classe au Lycée de Bahouoc.

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