Guerre de Bakassi : Ces ex prisonniers militaires abandonnés par l’Etat
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La Nouvelle Expression est allée à la rencontre de ces hommes en tenue qui ont sauvé l’honneur du Cameroun, mais qui croupissent dans des hôpitaux. Sans aucune aide de la Nation.

Ils ont été faits prisonniers par l’armée nigériane pendant les batailles. Libérés après 1016 jours de prison, l’administration militaire camerounaise tarde, 18 ans après, à les dédommager. Alors que ces soldats se sont sacrifiés pour la Nation. Certains sont morts après une longue attente d’un geste salvateur de l’Etat camerounais. D’autres continuent à souffrir le martyr.

C’est le cas du militaire Charles Njouanoue, âgé de 50 ans. C’est un homme au visage défait, au regard perdu à l’horizon que La Nouvelle Expression a rencontré vendredi le 29 juillet 2016 dans un hôpital à Douala. Interné à cause de graves problèmes cardiaques, des hématomes à la colonne vertébrale, des douleurs atroces sur tous les membres inférieurs et supérieurs, il souffre. Il pleure. Il crie.

Tant ses souffrances sont atroces. Mais ce qui le terrasse au-delà de ses douleurs physiques, c’est le sentiment d’avoir été abandonné par l’armée camerounaise. « Je suis perdu. Je ne sais plus quoi faire. Voilà mon épouse, mes enfants, nous tous, souffrons. Je supplie l’armée camerounaise, Mme Chantal Biya et surtout le nouveau ministre qui, je sais, est très généreux. Nous avons besoin de leur soutien », déclare Charles qui peine à s’exprimer à cause de son état de santé très grave.

Ce dernier ne tient que grâce à son épouse  Horthense Njouanoue, ses enfants et quelques proches, qui font tout ce qu’ils peuvent pour lui redonner le sourire. « Mais hélas ! Cela ne suffit pas. Nous avons fait le tour des hôpitaux dans le Centre, le Nord-Ouest, le Littoral, etc. Depuis que mon mari est rentré au bercail, les autres prisonniers de guerre et lui sont très malades », lance Horthense qui a du mal à retenir des larmes qui coulent sur son visage. A demi-mots, entre deux sanglots, elle poursuit: « mon époux a de sérieuses difficultés qui nécessitent des soins à l’étranger car nous avons été dans plusieurs formations sanitaires mais ça n’a rien donné ».

Quid des promesses du chef de l’Etat et de l’armée ?

Sur les 89 prisonniers de guerre de l’armée camerounaise, deux sont morts au front, un autre vient de mourir voilà trois mois après avoir attendu longtemps la concrétisation des promesses de l’Etat Camerounais, faites lors de leur retour au pays.18 ans après, ces vaillants soldats et ex-captifs d’Enugu attendent toujours que les promesses soient réalisées. Ces détenus ont été libérés en respect des conventions de la Charte des Nations unies sur les prisonniers de guerre et d’Amnesty International. Ils ont été incarcérés à la prison d’Enugu pendant 1016 jours.

Soit 03 ans et demi de prison, de souffrance et de travaux forcés. Ils reviennent libres du Nigeria le 24 novembre 1998. Optimistes, après leur retour au bercail, et rassurés par les autorités du pays, beaucoup de promesses leur ont été faites par la hiérarchie militaire. Promesses portant sur la prime d’alimentation durant leur séjour au Nigeria, l’octroi de médailles d’honneur, les avancements exceptionnels, une rencontre avec le chef de l’Etat au Boulevard du 20 Mai et bien d’autres avantages dus à leur souffrance pour avoir défendu la nation.

C’est en partie grâce à eux que la péninsule de Bakassi a été rétrocédée au Cameroun. Le verdict étant tombé le 10 octobre 2002. Aujourd’hui, lorsqu’ils voient les avantages du reste légitimes accordés par exemple aux soldats des Nations unies de la Munisca, ils sont encore plus meurtris

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