Paludisme : le Cameroun, un grand foyer de l’infection parasitaire
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Paludisme : le Cameroun, un grand foyer de l’infection parasitaire :: CAMEROON

Le paludisme ou malaria est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium falciparum, propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles (femelles). Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), la plupart des décès de l’endémie surviennent chez des femmes enceintes et des enfants de 0 à 5 ans.

Chaque minute qui passe, un bébé meurt quelque part dans le continent noir. Bien plus, chaque année, la maladie est la cause de 400 à 900 millions de cas de fièvres, et entre un et trois millions de morts, soit en moyenne un mort toutes les 30 secondes. Mais, les investissements dans le contrôle de l’infection ont généré des retours exceptionnels ces dernières années. En Afrique par exemple, les décès dus à cette affection ont sensiblement diminué au cours de la dernière décennie.

Dans les pays où l'accès aux interventions de contrôle de la maladie s'est amélioré de manière significative, les taux de mortalité globaux chez les enfants ont baissé d'environ 20%. Au lendemain de la célébration de la 9è édition de la journée mondiale contre le paludisme, placée sous le thème : «en finir définitivement avec le paludisme», La Météo Plus prolonge la prévention contre ce tueur silencieux.

Plus de 4000 décès en 2014

Le taux de mortalité dû à cette maladie enregistré sur l’ensemble du territoire camerounais est une preuve, s’il en était encore besoin, de l’insuffisance des efforts des pouvoirs publics dans la lutte contre cette endémie. D’après des statistiques du ministère de la Santé publique (Minsanté) en 2014, plus de 4 000 personnes sont décédées des suites de paludisme. C’est dire si le taux de mortalité dû à cette infection parasitaire reste encore très élevé au Cameroun. Et les causes de cette situation sont connue de tous : accès difficile des populations aux soins de santé primaires, insuffisance des structures hospitalières à travers le pays, nombre limité des personnels de santé, négligence dans les rares centres hospitaliers qu’on rencontre ici et là, la pauvreté ambiante des populations incapables de se faire soigner du paludisme, même au coût dérisoire du traitement (moins de 500 francs Cfa).

Selon les responsables du secrétariat permanent du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), les régions de l'Extrême-Nord et du Nord restent les plus touchées avec 40 pour cent de décès par an. En 2013, les deux régions totalisaient 70% des décès dus à cette maladie. Le thème pour 2016 est : «en finir définitivement avec le paludisme».

Cette thématique reflète la vision d’un monde exempt de la maladie tel que défini dans la Stratégie technique mondiale contre le paludisme 2016-2030. Et parmi les six pays africains susceptibles d’éradiquer le paludisme d'ici 2020, d’après le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), publié le 25 avril, le nom du Cameroun ne figure pas. Il s’agit du Cap Vert, de l’Algérie, du Swaziland, du Botswana, de l'Afrique du Sud et les Comores. Au Cameroun plutôt, le palu décime encore plus que les maladies les plus redoutées. Et le paradoxe, c’est que pendant que des populations meurent, faute de pouvoir prendre un comprimé de paracétamol, des riches s’achètent des véhicules de 80 millions avec l’argent du contribuable.

Distribution à problème des moustiquaires. La distribution des moustiquaires imprégnées  de longue durée lancée il y a quelques temps fait problème dans certaines localités du pays, notamment la ville de Bafoussam où des populations se plaignent de n’avoir pas été servies alors même qu’elles ont été recensées. Les opérations de distribution de ces outils de prévention contre la maladie sont généralement accompagnées des annonces médiatiques dithyrambiques. Pourtant, si les moustiquaires sont plus ou moins utilisées par les populations des métropoles, en zone rurale, le taux d’utilisation de celles-ci reste très faible. Une négligence due parfois de l’ignorance des populations cibles.

Dans les zones côtières (Kribi et Douala notamment), il est constaté avec regret que les populations utilisent des moustiquaires pour la pêche, en lieu et place de la protection contre les piqûres des moustiques. Au demeurant, si de grands efforts ont été faits pour éradiquer ce tueur silencieux, beaucoup reste à faire pour tordre le coup à l’infection. Il faut aller au-delà des marches sportives organisées pompeusement au centre-ville de Yaoundé, en présence de l’incompétent ministre de la Santé publique, André Mama Fouda.

Faible impact de la gratuité des soins chez les enfants

La gratuité du traitement du paludisme simple pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes est une réalité au Cameroun depuis février 2011. C’est la conséquence d’une décision annoncée par le président Paul Biya au cours de son message à la nation, le 31 décembre 2010. Cette décision est pratiquement appliquée dans les 3 331 centres de santé publique recensés par le Comité national «Roll Back Malaria».

C’est indubitablement une mesure qui a été accueillie avec beaucoup de soulagement par les populations, dans un pays où l’accès aux soins de santé est une gageure. En dépit du problème de résistance aux médicaments, le paludisme est une maladie curable. Lorsque le traitement est approprié et lorsque le malade est pris en charge rapidement, la guérison suit également.

Depuis juillet 2014, la gratuité du traitement du paludisme grave pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes est également effective. En dépit de ces mesures, les conséquences du mal sont encore énormes. S’il a été consacré une gratuité du traitement contre la malaria simple (depuis 2011) et grave (depuis 2014) pour les enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes dans les centres de santé public et privé à but non lucratif, grâce à l’appui des partenaires au développement, il est toutefois à regretter que la décision très louable du président de la République n’apporte pas des résultats escomptés.

À cause notamment des maux et incuries (dont certains viennent d’être évoqués plus haut) qui minent encore le système de santé camerounais. Pourtant, le Fonds mondial de lutte contre le paludisme, le Sida et la tuberculose a accordé un financement de 51 milliards au Cameroun, sur la période 2015-2017.

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