Valentin Dogmo est un militant de la première heure du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM). Il se réclame du groupe des patriotes qui sont les éclaireurs, les guides, les accompagnateurs de l’émancipation et de la libération du peuple Camerounais. Premier Vice-président du MANIDEM, il se prononce sur l’actualité politique faite de l’appel à la candidature de Paul Biya à la prochaine présidentielle et le contre appel de son parti à cette candidature.

Quelle lecture faites-vous de l’Appel des militants du RDPC à la candidature de Paul Biya.

Ce cirque n’a surpris personne. C’est du déjà vu et entendu. C’est du striptease politique. Chaque élite du RDPC va enfiler son meilleur bikini pour faire un défilé de beauté face à BIYA. C’est du genre ‘’ce soir je serai la plus belle pour aller danser’’. Dans la société, c’est une pièce de théâtre, chacun a son rôle à jouer. Les élites du RDPC ne peuvent que faire ça. Tout faire pour perpétuer le régime de BIYA et continuer à se servir. Nous les patriotes, nous avons le notre : être les éclaireurs, les guides, les accompagnateurs de l’émancipation et de la libération de notre peuple.

ATANGA NJI et les militants du Nord-ouest demandent que cette élection soit anticipée.

En fait, une anticipation n’est possible qu’après une modification de la constitution actuelle. Le régime est aux abois. Les mois et années à venir vont amplifier les problèmes dans le pays et étaler encore plus leurs carences et leur mauvaise gestion. Il faut donc ‘’assurer’’ l’élection de leur dieu avant la tempête. C’est la motivation de cet appel, mais ce n’est qu’une fuite en avant. Ce n’est que reculer la distance qui sépare du précipice qu’ils ont eux même creusé.

Votre parti vient d’adresser une lettre dans laquelle il exhorte Paul Biya à quitter le pouvoir.

C’est une démarche patriotique et de bon sens. Conscients de notre rôle historique d’avant garde, nous exhortons BIYA à sortir du pouvoir par la grande porte et à entrer dans l’histoire du Kamerun et de l’Afrique par la grande porte. Nous lui demandons de préparer patriotiquement sa sortie et de ne pas imiter les autres dictateurs qui se sont accrochés au pouvoir, à l’instar de COMPAORE, qui a finalement fui comme un rat. Tenir des Assises Nationales sur l’avenir du Kamerun, faire réviser le code électoral et organiser des élections générales et la présidentielles sans être candidat, c’est tout à fait à sa portée. Demain, quand la situation va se tendre et se dégrader, tout le monde se rappellera que le MANIDEM l’avait prévenu.