Sommations du Minesec : 1000 enseignants envoyés en retraite
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Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, dans le respect des instructions du Chef de l’Etat, vient de publier une liste des fonctionnaires atteints par la limite d’âge. En faveur des jeunes, fer de lance de la Nation.

Inédit au Cameroun, d’aucuns le diront. Rare plutôt, soutiendront des observateurs avertis. C’est que ce n’est pas tous les jours qu’un ministre prend courageusement la décision de mettre des fonctionnaires à la retraite, immédiatement la limite d’âge atteinte. Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, nommé le 2 octobre 2015 et installé trois jours plus tard, vient de se démarquer. Sur le site du ministère des enseignements secondaires (minesec.gov.cm), est publiée une liste de 1000  retraités nés en 1956 et appelés à faire valoir leurs droits à la retraite cette année 2016. Tous ont atteint l’âge requis pour ce faire : 60 ans. S’adressant aux Personnels du Minesec, l’autorité précise que dans la perspective de la liquidation des droits à pensions des concernés, au titre de l’exercice 2016, « j’ai l'honneur de demander aux personnels en service dans les structures du MINESEC dont les noms sont repris sur la liste ci-jointe, de bien vouloir tenir à la Direction des Ressources Humaines, leurs dossiers de retraite ».  Le dossier comporte: une demande timbrée (précisant le grade, le Nom, le Numéro de téléphone, le Matricule solde) ; une copie conforme du contrat et/ou de l'arrêté ou décret d'intégration et/ou de reclassement et/ou avancement de grade ; le dernier acte d’avancement; un certificat de domicile; une copie certifiée conforme de l'acte de mariage (autorité administrative); une copie certifiée conforme des actes de naissance des enfants mineurs; certificat(s) de scolarité des enfants mineurs; un certificat de vie collectif des enfants mineurs; un bulletin de solde récent; un certificat d'individualité.

Révolution

Une note qui interpelle ces milliers de fonctionnaires qui ont soit diminué leur âge de naissance, soit user des stratagèmes, pour être encore en service. La récréation vient d’être sonnée. En agissant de la sorte, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe obéit aux instructions du Chef de l’Etat matérialisées dans le Décret n°94/199 du 07 octobre 1994 portant Statut Général de la Fonction Publique de l’Etat modifié et complété par le Décret n°2000/287 du 12 octobre 2000. L’article 116, section IV parle de l’admission à la retraite. L’alinéa 1 stipule que : «  L’admission à la retraite marque la fin normale de la carrière du fonctionnaire et lui ouvre droit à une pension payée par le trésor Public ou toute autre caisse de retraite dans les conditions fixées par décret du président de la République ».

Cette dernière intervient d’office, d’après l’alinéa 2, lorsque le fonctionnaire est atteint par la limite d’âge, qu’elle que soit la fonction administrative qu’il peut exercer en vertu d’un acte individuel ou collectif, sous réserve des dispositions des statuts particuliers ou spéciaux ; ou par anticipation. L’article 124 indique que la limite d’âge pour l’admission à la retraite du fonctionnaire est fixée pour chaque catégorie de la manière suivante :-catégories C et D : 50 ans ; -catégories A et B : 55 ans. L’article 25, alinéa 2 souligne que : « celui qui, à la cessation d’activité pour quelques causes que ce soit, ne peut bénéficier d’une pension de retraite, a droit au remboursement immédiat de la totalité des retenues opérées sur son traitement au titre des cotisations pour pension durant sa carrière ». L’admission à la retraite du fonctionnaire est alors prononcée par arrêté du Ministre. L’originalité de la décision de Ngallé Bibehe est d’avoir immédiatement publié la liste des personnes appelées à faire valoir leurs droits à la retraite. Afin qu’il n’y  pas, comme d’habitude, des négociations des dessous de table.

Lueur d’espoir pour des enseignants contractuels ?

Telle est la question qui taraude en ce moment cette frange de Camerounais qui frappent à la porte de la Fonction Publique voilà plus d’une dizaine d’années. Sans succès. La réalité est que le Chef de l'Etat, jadis à travers le communiqué gouvernemental n°17/171/Mineduc du 04/09/.2004, avait ordonné l'intégration dans la Fonction Publique de tous les enseignants vacataires déjà en poste sur l'étendue du territoire national. En réaction, le Gouvernement avait alors engagé une vaste campagne de discrimination en titularisant les uns comme contractuels de la 8e catégorie, et les autres comme fonctionnaires de la catégorie BI, dit-on. A en croire quelques-uns, « cette discrimination a été une marque d'ingratitude des dirigeants au regard des sacrifices consentis par cette jeunesse pendant plus de 10 ans pour la majorité, en soutenant le système éducatif en crise d'enseignants, suite à la crise économique générale que traversait le pays ».

La reconnaissance du bienfait voudrait qu'ils soient non seulement intégrés à la Fonction Publique comme fonctionnaires, mais également qu'ils soient honorés pour service rendu à la nation. « Des dizaines de milliers d’agents continuent d’occuper des postes à la fonction publique, alors qu’il sont en retraite depuis plusieurs années. Ce sont aussi des dizaines de milliers de jeunes qui attendent d’être recrutés », indique un haut fonctionnaire. « Si de nos cinquante ministères, chacun mettait chaque année seulement 500 agents à la retraite  qui sont atteint pas la limite d’âge, chacun peut faire ses calculs des places libérées. Et  le président de la République n’aurait pas besoin de donner chaque fin d’année des chiffres abstraits sur les recrutements à la fonction publique », conclut-il.

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