Cameroun : l’Onu exige la tête du général Tumenta
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Voici pourquoi l’officier supérieur a disparu de la Minusca, dont il est pourtant le commandant.

Il a disparu du paysage de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), dont il est le commandant, depuis près de deux mois. Certains l’ont dit en fuite, d’autres encore en état de désertion. De toutes ces supputations, La Météo est aujourd’hui en mesure d’affirmer que le général de division camerounais Tumentah Martin Chomu est dans une situation difficile, aussi bien sur le plan physique que par rapport aux Nations Unies dont dépend la Mission.

Voici quelques semaines en effet, avec la permission de l’Onu, l’officier général a quitté la République centrafricaine pour une visite médicale supposée de routine aux Etats-Unis. Là-bas, apprend-on, les médecins traitants s’étant penchés sur la tumeur qui le fait souffrir depuis des années ont estimé au moins hasardeux de le laisser repartir. Le mal, qui nécessite ainsi un suivi permanent, a donc pris de l’ampleur. Il est utile de préciser, à ce niveau, que les mouvements du général de division sont essentiellement placés sous l’autorité des Nations Unies, pas de son pays d’origine.

Or, les mêmes sources font état d’une grave crise entre les deux parties. A Bangui, il est manifestement constaté que Tumentah Martin Chomu ne pourra pas reprendre du service pour des raisons de santé. Mais les mêmes Nations Unies exigent son retour immédiat dans la capitale centrafricaine, pour répondre de «faits graves» ayant entaché la discipline et l’honneur de la Mission de paix ainsi que l’éthique militaire.

Petites frappes

De quoi s’agit-il ? Selon des sources introduites à la Minusca, le nom du général camerounais est associé à des dossiers sulfureux, dont les révélations les plus «accablantes» sont survenues après son voyage aux Etats-Unis. Il lui est, particulièrement, reproché un affairisme débordant dans le domaine du trafic des pierres précieuses. Selon les mêmes sources, l’ancien chef de la 3e Région militaires interarmées N°3 du Cameroun serait à l’origine du mouvement d’humeur des casques bleus camerounais en septembre dernier. Il se serait engagé dans des tripatouillages ayant abouti au retard du paiement des primes des soldats camerounais engagés au sein de la Minusca. Par ailleurs, l’officier général traine derrière lui un passé sulfureux. Ses camarades d’armes rapportent à profusion son gout prononcé pour des petites combines pendant la guerre contre le Nigeria au sujet de la presqu’île de Bakassi. Durant le conflit frontalier, l’homme aurait passé le clair de son temps à monter de petites affaires mafieuses pour se remplir les poches au lieu de combattre pour l’honneur de la patrie.
   
Casques bleus dans la boue

Une situation plus qu’embarrassante, et de nature à déteindre sérieusement sur l’image de l’Onu dont les forces de paix ont, sur plusieurs sites d’opérations ces dernières années, été accusés d’actes de viol et autres atteintes aux droits de l’Homme. Pour l’Onu, il est question de tirer la situation au clair avant tout remplacement du commandant de la Minusca. Au regard de son état de santé et des scandales qui lui pendent au nez, l’homme ne risque plus jamais de s’aventurer en Rca. Toute chose qui ne pourra que décrédibiliser un peu plus l’image déjà fort écornée de l’Onu. Selon «Opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Principes et Orientations», un document réalisé en 2008 par l’institution planétaire, «la manière dont une opération de maintien de la paix se conduit sur le terrain a une influence profonde sur sa légitimité apparente. La fermeté et l’impartialité dont une opération de maintien de la paix fait preuve dans l’exécution de son mandat, la circonspection dont elle fait preuve dans son usage de la force, la discipline qu’elle impose à son personnel, le respect qu’elle montre envers les us et coutumes ainsi que les institutions et les lois locaux et la manière dont elle interagit avec la population locale ont un impact direct sur la légitimité d’une opération de maintien de la paix des Nations Unies».

Autant dire que, pour leur honneur, les Nations Unies iront jusqu’au bout de cette affaire afin de dégager leur responsabilité quant aux actes prétendument posés par Tumentah Martin Chomu, qui – on précise – est pour l’instant présumé innocent.

© La Météo : René Atangana

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