Réseaux sociaux : Polémique autour de la présence américaine
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L’aide militaire des Etats Unies au Cameroun est prise avec des pincettes sur la toile.

«Laissons la polémique autour de la présence des GI’S Américains au Cameroun. La FMM (Ndlr, Force Multinationale Mixte) a besoin de légitimité… » a tweeté le Pr Aboya Endong Manassé ce samedi 17 octobre 2015. Un appel au calme qui est loin d’être efficace. Car la polémique enfle toujours sur la présence des soldats américains au Cameroun. La toile s’en régale d’ailleurs. Homme politiques, camerounais anonymes applaudissent, vomissent ou sont neutres sur  cette initiative des gouvernements camerounais et américains. Et les tweets ne manquent pas, se transformant souvent en joutes verbales.

Exemple patent : «Que cache la présence des GI au Cameroun principalement pour lutter contre « DAECH » ? Et si le compte à rebours de l’Après Biya avait commencé ?» s’interroge le syndicaliste Jean Bosco Talla sur son compte Twitter ce jeudi 15 octobre. Une interrogation qui a vite fait bondir le responsable de la communication du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), Sosthène Medar Lipot : «L’Amérique de @BarackObama est classée par les politologues comme modèle de démocratie. Ses soldats se battent pour la démocratie», tweet-il à son tour. Réaction  de Jean Bosco talla : «Pour la DEMOCRATIE ? Et depuis 8 ans passés à la Maison blanche il y a la démocratie dans ces pays où il envoie ses GIA ? ». Et le Mrc de conclure : «Le renseignement et la reconnaissance aérienne principale, mission des troupes aériennes dont 300 seront bientôt au Cameroun».

Le débat est également en cours sur d’autres réseaux sociaux. Facebook par exemple. Sur les murs des internautes, les publications sont plurielles et souvent pas tendres à l’endroit du pays d’Obama. «Et voilà le Cameroun devenu une base américaine. Généralement quand les forces armées américaines s’installent quelque part, elles ne décampent pas de sitôt», note une internaute.  

Les forums ne sont pas en reste. Dans Le Cameroun c’est le Cameroun par exemple, les avis divergent (allant même jusqu’aux injures).  Les Opposants s’insurgent contre la présence américaine au Cameroun et le silence du président de la République Paul Biya sur l’entrée en action de cette aide. «Paul Biya fait signer un communiqué vague par son secrétaire général Ngo Ngo que nous n’avons pas élu, qui sera lu à la Crtv, mais en plus de cela non seulement l’Assemblée nationale qui représente le peuple n’est pas informée, n’étant pas en session, mais il n’a même pas la décence de demander au ministre de la Communication de nous expliquer les contours de cette opération», s’irrite un internaute.

Une observation qui n’est pas loin de la réalité. C’est en effet à travers une déclaration du président des Etats-Unies, Barack Obama mercredi dernier, que l’on a appris l’envoi de 300 soldats américains pour aider dans la lutte contre la secte Boko Haram. L’on apprend en outre que 90 de ces militaires américains sont déjà déployés depuis lundi sur le terrain des opérations. Un lapidaire communiqué signé du Secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh essaye de rattraper les choses à la sortie du conseil des ministres du jeudi 15 octobre 2015. Il annonce un «détachement de personnel de l’Armée Américaine chargé de conduire des opérations de renseignement, de surveillance et de reconnaissance». Et ce, pour une période indéterminée.

© La Nouvelle Expression : Ben Christy Moudio

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