C’est le constat du comité interministériel de pilotage du projet, conduit par le Jean Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), au terme d’une descente sur le terrain, le 10 septembre.

Pour un taux de consommation des délais de 40%, les travaux de terrassement de la section dite «rase-campagne» (rond-point Nsimalen-carrefour Meyo-Ahala) démarrés le 24 juillet dernier, sont exécutés à 20% par l’entreprise chinoise la China communications construction company Ltd (Cccc). C’est le constat fait après une visite des travaux, dans le cadre de la troisième session du comité de pilotage dont le programme à l’ordre du jour était axé sur l’évaluation de l’état d’avancement du projet, la présentation et l’examen de la mise en œuvre des recommandations, la présentation de la situation des indemnisations des populations en ce qui concerne la section «rase-campagne» longue de 10,8 km. En effet, il s’avère que des difficultés liées au caractère très contrasté du relief, contraignant ainsi l’entreprise chinoise sur le terrain à revoir les méthodologies d’exécutions des travaux, notamment au niveau des zones marécageuses et des ouvrages d’art. Mais, en ce qui concerne les marécages rencontrées, Armand Romuald Ndjiba Bami, directeur des opérations urbaines (Dou) au Minhdu, par ailleurs chef de service du marché, fait savoir que «le remblai à l’aide des matériaux latéritiques en saison de pluies permettra de garantir la stabilité de l’ouvrage».

En ce qui concerne des failles ayant été constatées au niveau du pont de la rivière Mefou, pour dissiper les appréhensions des membres du Comité, le Dou précise «qu’une étude géophysique» en cours va permettre de résoudre au plus vite le problème, notamment «en déplaçant le pont là où il y a moins de risques, en termes de failles». Et M. Ndjiba d’ajouter : «pour tout projet routier, les études d’exécution qui se font in situ affinent ce qui a été fait en avant projet détaillé». Dans le sens de l’accélération des travaux, Jean Claude Mbwentchou a, après avoir relevé des couacs (5,5 km libérés sur 10,8 km de la section «rase campagne» notamment) qui influent sur l’avancement des travaux,  donné des recommandations à l’entreprise chinoise, et autres acteurs du projet.

S’agissant de la section urbaine (Ahala-Trois statues-Poste centrale-Carrefour Warda-carrefour sous-préfecture Tsinga) longue de 10 km, les résultats du processus de contractualisation du projet avec les trois entreprises (Sinohydro Corporation, China road and Bridge Corporation et Arab Contractors Cameroon Ltd) adjudicataires des travaux ont été présentés. La descente conduite par Jean Claude Mbwentchou a connu la présence du ministre des Travaux publics (Mintp) Patrice Amba Salla, par ailleurs vice-président du comité de pilotage, de la secrétaire d’État auprès du Minhdu chargée de l’Habitat Marie Rose Dibong, ainsi que tous les autres membres du Comité.

Le projet prend corps

Cette descente sur le terrain a permis de constater, en dépit des difficultés relevées, que les engins sont en pleine régime dans l’exécution des travaux de terrassement, des déblais et remblais. Et contrairement à une certaine opinion, le projet commence à prendre corps entre le rond-point Nsimalen et le village Toutouli (arrondissement de Yaoundé IV). Dans son propos liminaire de la séance de travail ayant suivi à la base vie des Chinois à Toutouli, Jean Claude Mbwentchou remercie les autorités administratives des trois départements concernés (la Mefou et Afamba, la Mefou et Akono et le Mfoundi) par le projet, pour leur franche implication, avant de se réjouir de la signature du décret d’indemnisation portant expropriation des populations riveraines victimes des travaux du projet de la partie du département du Mfoundi, le 17 août dernier, par le Premier ministre.

M. Ndjiba Bami, rassure : «les indemnisations ont déjà été payées dans les sections de la Mefou et Afamba et la Mfou et Akono. Des indemnisations se font dans les 100 m de l’emprise du projet. Dans les prochains jours, le décret d’indemnisation portant expropriation des populations de la section Mfoundi ayant été signé, tout le linéaire du projet sera libéré». En ce qui concerne la section urbaine du projet, le Dou a laissé entendre que «les travaux démarreront en 2016». Et Slim Jerbi de Studi International, chef de la mission de contrôle du projet, de relativiser, «Après un retard physique causé par le problème d’indemnisations, la libération d’emprises et des failles présentées par les études avant-projet détaillé, les travaux avancent bien…». Pour enfin promettre : «Avant la fin de l’année, notre objectif est d’atteindre 40% de l’exécution des travaux. Ainsi, avant l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de 2019, l’autoroute Yaoundé-Nsimalen sera mis en service». Indubitablement, l’un des grands chantiers à mettre à l’actif du deuxième septennat du président Paul Biya.