Bamenda : Révélations sur la mort du colonel Eyong
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Bamenda : Révélations sur la mort du colonel Eyong :: CAMEROON

Au lendemain de son suicide dans son bureau à Bamenda, l'enquête ouverte commence à livrer quelques secrets.

C'est un calme lourd qui règne depuis vendredi 04 septembre 2015 au lieu de service et au domicile du désormais feu colonel Eyong Tambong Ebot, à la tête de la 22ème brigade d’infanterie motorisée (Brim) depuis le 14 mars 2015.  L’enquête qui a été confiée à la légion de gendarmerie du Nord-ouest, révèle que le colonel Eyong Tambong Ebot s’est tiré une balle en présence d’un membre de son église dans son bureau. Si pour l’instant les motifs de ce suicide restent inconnus, les enquêteurs essayent de retracer les mouvements du colonel avant cette scène invraisemblable.

Notre source indique que le témoin de cet acte, s’est évanoui lorsque le colonel s’est mis une balle dans la tête. Pour l’instant nous n’avons pas encore le nom de ce témoin, qui était adepte dans une même église réveillée que le colonel. Ce dernier, le témoin, a été transporté de toute urgence à l’hôpital militaire de Bamenda ici à Up Station. Les gendarmes en charge de l’enquête pensent qu’il est un témoin capital qui pourra aider à élucider ce suicide.  Nous avons également appris des sources bien informées, que le colonel était lui-même un pasteur de cette église. Il s’agit vraisemblablement de Full Gospel Church, en français, "Eglise de Plein Evangile".

D’après nos sources, lors d’une concertation qui a regroupé les membres de ladite église à Bamenda en fin du mois d'août, le colonel pasteur était le responsable de la sécurité. Aussi avait-il construit a Tiko une branche de son église. Nous avons également appris, que le colonel le jeudi de sa mort, a pris la route pour Dschang où il devrait accueillir le General Salli Mohamadou. Vers Santa, il a ordonné à son chauffeur de rentrer sur Bamenda.

Par la suite, précise cette source,  il aurait pris la peine d’appeler ce témoin. Ce dernier va donc l'attendre  quelque part où il va le transporter  pour son bureau. Une autre source souligne que le colonel va à chaque fois demander à ce témoin membre de son église de prier pour lui. Une fois dans son bureau, l’officier supérieur va charger son arme, un geste qui ne va pas attirer l’attention du témoin qui ne cesse de lui demander quel est le problème, il va se loger une balle dans la tête. Pris de panique et traumatisé, le témoin tombe évanoui et sera conduit à l’hôpital militaire.

Une carrière brisée

Le colonel Eyong Tambong Ebot était sans doute promis à une belle carrière dans l'armée camerounaise. Selon certains collègues, il devrait même être général. Ce fils du sud-ouest sort de l’Emia en 1986 en tant que chef de section au centre de perfection de l’armée, et porte fanion du général Tataw James. Par la suite il est nommé commandant de la 611eme compagnie anti-char à Dshang de 1991, et de la 222eme compagnie motorisée à Manfé en 1993. De 1996 à 2004 il sera tour à tour nommé instructeur à l’Emia, commandant en second du 21eme du bataillon infanterie motorisée à Buea, et commandant en second du bataillon amphibie à Tiko. En 2004, il est promu commandant du bataillon spécial amphibie, en 2007 il est nommée successivement commandant du secteur terrestre n° 8 à Bertoua et commandant du secteur terrestre n° 3 à Garoua. Breveté de l’école de guerre en chine, ce dernier avant sa nomination occupait les fonctions d’inspecteur technique de l’état-major de l’armée de terre.

Selon une source de l’état-major du gouverneur de la Région du nord-ouest, «c'était un homme très solitaire. Sur le plan professionnel, il était très rigoureux et exemplaire dans le travail. Sa carrière était déjà tracée et on savait qu'il finirait un jour général»

© La Nouvelle Expression : Fréderic Takang

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo