Suite aux casses à eux infligées par la communauté urbaine de Yaoundé mercredi dernier, les habitants des marais de Mokolo, liquident ce qu’ils ont pu récupérer.

Après le passage des bulldozers Gilbert Tsimi Evouna, dépité par leur nouvelle situation de sans-abris, les sinistrés bradent tôles, planches, lits, marmites, bouteille à gaz, machines industrielles etc.« Je viens de liquider toutes les tôles de ma maison à 20 000 F à un fabricant de marmites. Je n’avais pas le choix car il fallait que j’ai un peu d’argent pour partir d’ici» lance une victime des démolitions. Les autres clients de fortune sont les fermiers, les sauveteurs et les menuisiers.

«Je suis venu acheter les planches pour construire mon comptoir au marché. Les gars bradent leurs choses. Certaines personnes cherchent seulement l’argent de transport pour rentrer au village. C’est une aubaine pour nous. On m’a vendu un tas de planches à 3000 Fcfa », rapporte un vendeur à la sauvette.

Plus loin, au niveau de la poissonnerie Congelcam du coin, une Toyota Dyna charge une montagne de planches et de tôles. Approché, le chauffeur confie : «J’ai déjà fait un premier tour où je suis allé décharger les planches chez moi à Emana. Grâce à ces casses, je vais pouvoir agrandir ma ferme de Yaoundé et celle du village. Les menuisiers du quartier ont également fait le déplacement sur le site pour acheter des équipements. Les bulldozers ont détruits lors de leur passage des scieries et par conséquent des machines couteuses.

«Mercredi soir après les casses, mon frère qui travaille ici à Mokolo Elobi, m’a appelé pour que je vienne voir ce que je pouvais acheter de la scierie et menuiserie de son patron. J’ai une petite menuiserie à Elig-Effa. J’ai pu acheter une machine» confie un menuisier. Sur le site, c’est la désolation totale. Indemnisés et sommés de libérer le site il y a quelques années, les habitants de Mokolo Elobi ne s’attendaient certainement pas à être déloger avec fracas.