Cameroun,Lutte contre Boko Haram:La panne de renseignements
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Cameroun,Lutte Contre Boko Haram:la Panne De Renseignements :: Cameroon

Des spécialistes pour une implication de tous les démembrements de l’administration publique dans une approche globale.Toute la société camerounaise est remise en question pour savoir ce qui n’a pas marché.

Chacun y va de son appréciation.

De ces analyses un fait demeure. Il y a un déficit d’informations. Les services de renseignements sont souvent mis à l’index. Secondés dans ce classement de l’incompétence par les populations, pas moins. Mais, curieusement les premiers tout en reconnaissant leur responsabilité ne s’en plaignent pas moins de leur indigence et des nombreux maux qui minent leur organisation: Le manque de moyens, les promotions fantaisistes et la guerre des services sont dénoncés. « Il y a trop de services de renseignements.De la brigade de gendarmerie, à la sous préfecture, au bureau de renseignement des états major(B2), la police judiciaire… Bref toutes les forces de 1er et 2ème degré plus les auxiliaires d’administration.

Tout ce monde n’est pas placé sous l’autorité ou la direction d’une même personne. Il faut une unicité du commandement du renseignement pour être efficace. Le Conseil national de la sécurité est inexistant », observe un officier de renseignement. « Les forces de 1er et 2ème degré ne font pas correctement leur travail. Ils n’en ont pas les moyens. De plus, les services se font la guerre. A la police, la Direction générale de la recherche extérieure ( Dgre), dont le patron est proche de la présidence de la République s’est arrogée les prérogatives de la direction de la surveillance du territoire (Dst). Les nominations aux responsabilités se font par affinités », se plaint un policier.

Les gendarmes ne sont pas en reste ils se plaignent à leur tour du manque de moyens financiers pour entretenir « leurs sources » et des faibles effectifs dans les brigades.

La défense populaire

Pour autant, ils n’en accablent pas moins les populations accusées de ne pas leur donner à temps des informations. « Il faut savoir que la menace asymétrique est multiforme.

La collaboration des populations est indispensable pour faire du renseignement prévisionnel », martèle un officier de renseignement. Il soutient que « si les populations ne donnent pas des informations aux autorités, c’est soit parce qu’elles ne leur font pas confiance pour les protéger des représailles, ou par ignorance de la nature du danger ».

Pour des militaires, la réponse à faire à cette vague d’attentats n’est pas militaire. « Il faut un système de défense populaire où tout le monde se sent concerné comme en Israël où la culture de la sécurité est si développée que tous les citoyens se sentent concernés et savent repérer les indices d’insécurité et les relaient promptement aux autorités, ou même chez nous ici dans le Mayo Rey où rien ne peut se passer dans ce vaste territoire sans que le lamido ne soit instantanément au courant », expose un militaire.

D’après nos sources, le renseignement n’est pas que l’affaire de seules forces de maintien de l’ordre.

Une approche globale est prescrite. Dans ce concept, l’adhésion de tout le monde est requise. Les conseillers municipaux, ils sont entre 16 et 52 selon la taille de la commune. Ils devraient connaitre tous leurs électeurs un par un. Ils doivent être capables de mettre un nom sur chaque citoyen de leur circonscription et aider à leur identification. 

Les chefs de quartiers connaissent à priori les familles qui habitent leur quartier et doivent pouvoir en réunir les chefs. A défaut, ils peuvent faire du porte à porte. 

Les curés, imams et autre pasteurs toujours à la conquête de nouveaux fidèles ou ouailles sont aussi de précieuses sources pour la connaissance de la configuration du quartier.

Au cas où ces personnes « oublieraient» de faire ce travail. Le service public suffit pour y pallier.

Dans chaque arrondissement, il y a en principe un poste de gendarmerie, un bureau de poste, un dispensaire ou un hôpital, un poste agricole, un bureau culturel, un autre sportif, des maisons de la femme et des jeunes... Ces différents démembrements de l’Etat organisent des activités qui réunissent toutes les couches de la population.

Lors des campagnes de vaccinations, d’assainissement, des rencontres culturelles ou sportives, les autorités administratives convoquent tous les administrés à participer.

A ces occasions il est facile de savoir qui n’est pas venu et pourquoi.

© Le Jour : Aziz Salatou

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