Terrorisme : Attentats suicide, le Cameroun touché
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Terrorisme : Attentats suicide, le Cameroun touché :: CAMEROON

Des mesures à prendre pour réduire la vulnérabilité du pays.

Longtemps redouté, c’est désormais une réalité. Le Cameroun a été victime de ses premiers attentats-suicides dans la nuit de dimanche à lundi, dans la ville de Fotokol. Depuis lors, les populations et les autorités camerounaises ont perdu le sommeil, et se posent des questions, dont la principale est : « comment dorénavant protéger les Camerounais face à cette nouvelle forme d’attaques de Boko Haram ? ». Voici quelques pistes d’actions urgentes.

Renforcer le renseignement

Cavaye Yeguié Djibril, lors de la cérémonie de clôture de la récente session de l’Assemblée nationale, avait attiré l’attention des autorités camerounaises en charge de la défense et de la sécurité, en déclarant que la secte Boko Haram « continue de nous forcer à la vigilance, son esprit démoniaque peut se réveiller à tout moment, pour des actions regrettables ». Le moins que l’on puisse dire est qu’il avait vu juste. En effet, avec l’accalmie que le Cameroun a connue dans la lutte contre Boko Haram, nombreux sont ceux qui estimaient que la « guerre est finie », et l’on a alors constaté comme une baisse de la garde chez les Camerounais.

Face à la montée en puissance de la secte depuis quelques jours, et surtout le changement de leur mode opératoire en territoire camerounais, il convient de renforcer notre dispositif de renseignement. Comme l’on a eu à l’observer récemment sous d’autres cieux, le succès des kamikazes provient essentiellement de la défaillance des services qui en ont la charge. Il convient de mettre plus que jamais à contribution les populations, et surtout les chefs traditionnels et religieux, qui ont une maitrise de leur territoire. Cela demande de les traiter « convenablement », notamment en leur remettant les fonds qui sont débloqués et dévolus au renseignement.

Il est aussi urgent d’infiltrer les milieux salafistes et islamistes qui pullulent dans nos villes et dont les autorités sécuritaires ont connaissance, mais ont toléré jusque-là. Ceci demande le déploiement d’un grand nombre d’agents sur le terrain. Au lieu que ceux-ci se consacrent essentiellement à l’espionnage des journalistes et autres « opposants », qui ne représentent aucune menace comparativement à Boko Haram. Dans sonmode opératoire, Boko Haram procède majoritairement à ses exactions sur des lieux symboliques tels que : les marchés, les centres commerciaux, les mosquées, les églises, les édifices publics et les écoles. Il est alors question de renforcer la surveillance de ces sites. Ceci passe par lamise en place des instruments tels que les détecteurs de métaux aux entrées de ces sites, ainsi que le déploiement sur ces lieux des équipes de surveillance aguerries à la neutralisation des terroristes, dont dispose effectivement le Cameroun.

Tout en gardant surtout à l’esprit que la clé du succès des dispositifs sécuritaires dans les conflits asymétriques est leur discrétion. Car comme on l’a vu à Ndjamena, les tanks dans les rues ne servent à rien !

Lutter véritablement contre le banditisme urbain

Depuis quelques mois, la criminalité connait une recrudescence dans les villes camerounaises. Les agressions s’y font de jour, au vu et au su de tout lemonde sans que les auteurs ne soient nullement inquiétés. Ce banditisme urbain est très préoccupant, car il est surtout le fait des jeunes désoeuvrés de nos villes. Or, il est connu de tous que c’est au sein de cette « catégorie sociale » que Boko Haram recrute la majorité de ses « soldats ». Si on peut agresser des gens à 19 heures à l’entrée du palais présidentiel, cela veut dire qu’on peut tout aussi facilement y perpétrer des attentats !

Comme nous l’a démontré l’attaque du 15 juin à Ndjamena, qui a été fait à 50 mètres de la présidence de la République. Eviter de céder à la panique ! L’exemple du Tchad nous a démontré à suffisance qu’on ne vient pas à bout des djihadistes à coups de mesures spectaculaires, prises sous le coup de l’émotion. Les actions, comme l’interdiction de « burqua », à l’instar de ce qui de fait actuellement dans le Noun, ne servent qu’ à retourner, ou tout au moins à échauder une partie de l’opinion.C’est un peu comme si, on décidait de venir à bout du vandalisme en interdisant le « blue jean », parce qu’il est porté par des jeunes !

© Le Jour : Njoya Moussa

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