Amours sans frontières : Ali et ‘‘Dodo’’ relient Kolofata au Littoral
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Il y a des images qui peuvent sembler banales pour certains, mais signifiantes parce que singulières et émouvantes pour d’autres. Cela s’est vérifié à Yaoundé le 11 octobre 2014. Lorsque l’avion C 130 de l’armée camerounaise se pose sur le tarmac de l’aéroport international de Nsimalen, Ferdinand Ngoh Ngoh est le premier à descendre. Il marche et se dirige vers Amadou Ali, vice-premier ministre, ministre délégué à la présidence de la République chargé des Relations avec les Assemblées. Après l’avoir embrassé, tapoté au dos et congratulé, celui-ci fonce vers sa femme qui est la première ex-otage à descendre de l’avion.

Dr Agnès-Françoise Ali, née Moukouri est plutôt bien habillée ce jour-là, tête couverte par un large foulard et arborant de grosses lunettes derrières lesquelles se cache un visage pâle. Elle embrasse son mari. Elle est émue. Lui aussi. C’est qu’Agnès-Françoise Moukouri vient d’être libérée des griffes de Boko Haram. Sa mise vestimentaire et son attitude pouvaient laisser croire qu’elle serait sahélienne comme son mari né à Kolofata à la lisière du Nigeria, dans le Mayo-Sava. Et le destin a voulu que, ce soit dans ce village de son mari, pilier du régime Biya, que les combattants de Boko Haram l’ont enlevée le 27 juillet 2014, loin de son Littoral natal.

Elle a donc payé le prix fort de l’amour. Mais cet amour est particulier parce qu’il est le symbole même de l’intégration nationale qu’on ne célèbre toujours pas. Amadou Ali, Kanuri, musulman, est allé chercher femme dans une famille non musulmane, dans le Littoral, à plus de 1000 km de chez lui. Il s’agit d’Agnès-Françoise Moukouri. Dans la famille, elle est appelée «Dodo». Elle est médecin de formation. L’histoire remonte entre ces deux tourtereaux en 1974. Cette année-là, Amadou Ali effectue son service militaire au Centre d’instruction des forces armées nationale (Cifan) de Ngaoundéré et elle, étudiante au Cuss est en stage dans le même centre.

Ils avaient entre autres encadreurs, un certain Guerandi Mbara et Blaise Compaoré alors en fin de formation à l’EMIA. Pendant ce stage, se noue une idylle entre les deux tourtereaux qui se soldera par un mariage quelques années plus tard. Depuis, Dr Ali est devenue une sahélienne tout faite qui se rend régulièrement à Kolofata. C’est au cours d’un de ces voyages qu’elle a d’ailleurs été enlevée.

© L’Oeil du Sahel : ALLIOU DJARIDA

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