Les recalés de Jeune Afrique
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Ces personnalités se recrutent aussi bien au sein de l’appareil sécuritaire que dans la sphère politique.

Le sujet tient en quatre pages (30 à 34) et barre, la Une de Jeune Afrique, édition n° 2836 du 17 au 23 mai 2015. Parlant de la gestion du Cameroun, l’hebdomadaire panafricain qui publie une photo du chef de l’Etat, l’air songeur, se demande « qui dirige vraiment ? ». Réponse du magazine de Béchir Ben Yahmed (BBY) : « quelques hommes qui ont pris, par procuration, les commandes de l’avion ». Ces derniers sont classés dans quatre cercles eux-mêmes dessinées suivant le critère de leur appartenance au milieu de la politique, de l’économie, de la justice et de la sécurité. Le magazine de Béchir Ben Yahmed (BBY) dévoile les figures de neuf personnalités (connues) plus ou moins réputées proches du président de la République et créditées d’une « influence considérable ».

Si ce casting qui suggère que le premier cercle des fidèles de Paul Biya n’est constitué que des hommes originaires de l’ère culturelle du Centre, Sud et du Littoral, parait objectif à certains égards, il suscite sur d’autres aspects, si ce n’est de la circonspection, au moins des interrogations. Les esprits alertes ne manqueront certainement pas de noter les absences dans cette liste de JA, des personnalités pourtant connues pour leurs réseaux, leurs influences au cœur du sérail, et leur proximité avec le prince pour certaines d’entre elles.

A titre d’illustration, dans le registre politique, l’on peut s’étonner de « l’oubli » du secrétaire général du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Jean Nkueté. Le patron (administratif) du parti de Paul Biya dont l’étreinte sur l’appareil de l’Etat est une évidence, est de ceux que l’on sait proche du chef de l’Etat. A moins de considérer que le locataire du palais d’Etoudi qui tient à son pouvoir comme à la prunelle de ses yeux, ait confié sa plus redoutable arme politique à un non fidèle, on peine à comprendre cet « oubli ».

Dauphins

Toujours dans la sphère politique, il n’eût pas été un scandale de voir le ministre de l’Administration territoriale et de Décentralisation (Minatd), René Emmanuel Sadi, figurer dans ce casting. L’on sait que l’ancien Sg/Cc du Rdpc  est régulièrement cité au rang des dauphins potentiels de Paul Biya, y compris par le canard de BBY. En témoigne cette Une de l’édition 2683 du 10 au 16 juin 2012, sous le titre allusif « René Sadi, et si c’était lui… ». Il n’est pas superfétatoire, de rappeler que c’est à ce collaborateur que le chef de l’Etat a confié le 25 avril dernier la délicate mission de gérer l’effort de guerre, faisant dire à la presse nationale que cet acte symbolisait le désaveu du ministre délégué à la présidence de la République en charge de la Défense (Mindef).

Suffisant pour écarter Edgar Alain Mebe Ngo’o de la liste des hommes qui tiennent le pays ? Pas sûr. Car le curriculum vitae du Mindef incline à l’y classer. Ancien directeur adjoint du Cabinet civil de la présidence de la République (Dcc), ex délégué général de la sûreté nationale (Dgsn), cette personnalité est de celles qui ont occupé des postes clés dans la galaxie Paul Biya. Tout comme Ahmadou Ali qu’on ne présente plus, si ce n’est pour dire qu’il est cité comme l’homme le mieux renseigné du Cameroun, après Paul Biya. Ce fils du département du Mayo-Sava est l’un des hommes qui aident le « candidat naturel du Rdpc » à ne pas perdre le Nord lors des différentes consultations électorales.

Un rôle qui partage d’ailleurs avec son « ennemi intime », l’inamovible président de l’Assemblée nationale (Pan). Il est vrai, l’influence de ce dernier n’est pas à la mesure de sa fonction, mais il a su conserver contre intrigues et critiques, les faveurs du prince. Ce privilège, le Dgsn, Martin Mbarga Nguelé peut aussi le revendiquer, certes comme tant d’autres. Mais qui peut sérieusement contester que de par sa position, ce commissaire divisionnaire jouit d’une influence considérable et donc des réseaux importants, y compris à Etoudi ? Evidemment, on ne fera aucun procès à JA, pour n’avoir pas introduit dans cette liste, le Premier ministre, chef du gouvernement dont l’influence porte nettement moins que celle de certains des ministres mentionnés ici.

© Mutations : Yanick Yemga

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