La misère des populations de Yaoundé après l’interdiction des «cargos»
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Depuis l’interdiction de circulation de ces véhicules clandestins, les populations de certaines zones de Yaoundé sont dans la désolation.

Depuis deux jours, les populations des quartiers Nkolbisson, Odza, Nkoabang, etc., sont dans la désolation. Leur moyen de transport habituel, communément appelé «cargos», est traqué par les gendarmes et les policiers. Déjà le 11 mai dernier au matin, l’affluence observée devant les points de chargement de ces «cargos» présageait déjà une impasse. Difficile pour les habitués de ces engins de se déporter vers la ville.
 
Merline Teguia, habitante du quartier Nkolbisson, n’est au courant de rien. Elle s’interroge «Où sont passés les taxis ?» Lance-t-elle avec impatience. Le fait est que le ministre des Transports, Robert Nkili a interdit la circulation des véhicules clandestins. Information que lui communique un jeune homme qui tient son commerce non loin du lieu où elle attend le taxi. «Madame, il vaut mieux que vous preniez une moto», conseille le jeune commerçant à Merline T. qui cherche une solution afin de rejoindre son lieu de travail au plus vite.

A Nkolbisson où le transport clandestin excelle depuis plusieurs années, ces «cargos» ou « opep » sont pratiquement les seuls moyens de transport pour les populations qui vivent dans ces zones périurbaines. Des zones où l’accès des taxis de ville n’est pas aisé, à cause de la mauvaise qualité des infrastructures routières. Mais depuis lundi dernier, le quotidien des habitants de l’arrondissement de Yaoundé VII a changé. Désormais, pour rejoindre le centre qu’est la place Mokolo, il faut prévoir 250 Fcfa au lieu de 100 Fcfa comme à l’accoutumée. Les élèves sont les plus touchés par cette situation.

« Je ne sais pas comment je vais désormais m’y prendre pour terminer l’année scolaire. J’utilisais avant 300 Fcfa comme frais de déplacement par jour. Sans «cargo», c’est peine perdue d’avance pour moi», s’indigne Micheal Obuh, élève au lycée d’Etoug-Ebe. Pour les chauffeurs de ces véhicules clandestins, c’est la place au chômage. «Depuis lundi, je suis garé. Les policiers ne nous donnent pas de répits. Je préfère rester à la maison en entendant que ce mauvais vent passe», martèle Eyeng chauffeur de «clando».

Pour pallier à ce manquement, plusieurs options sont mises en place par les populations. Certains habitants essayent de sensibiliser les véhicules personnels afin que ces derniers soient beaucoup plus souples avec ceux n’ayant pas de voiture. «Vous savez le matin est plus délicat que le soir. Nous voulons permettre à chacun de rejoindre son lieu de travail, surtout aux élèves d’arriver à l’heure en cours. Voilà pourquoi nous sollicitons l’aide des personnels», explique Watt, meneur de campagne. D’un autre côté, les motos sont en renfort. Ces engins à deux roues qui étaient un moyen palliatif dont on pouvait se passer est devenu le plus prisé. Le malheur est que le coût pour emprunter une moto est évalué à 200 Fcfa soit un plus que le coût habituel fixé par les «clandos».

Les plus aisés quant à eux ne sont pas embarrassés par ce nouveau mode de vie imposé par la mesure du Mintransports.  «On était serré dans ces vieilles voitures comme des sardines. On croise les doigts en espérant que les taxis de villes vont désormais se mouvoir dans cette zone afin que nous soyons un peu plus à l’aise», indique une dame en pleine conversation avec d’autres passagers. Il faut par ailleurs noter que Nkolbisson n’est pas l’unique coin de Yaoundé à subir ces incongruités. Les populations des quartiers Odza, Nkoabang subissent également les revers de la décision du ministre des Transports.

© Mutations : Viviane Bahoken

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