La prostitution dans les supermarchés
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Depuis quelques années, des étudiantes de Yaoundé vendent leurs charmes pour joindre les deux bouts.

L'âge de ces jeunes femmes varie entre 17 et 35 ans. Parallèlement à leurs études, elles ont pour autre activité principale la fréquentation quasi quotidienne des rayons des supermarchés de la capitale camerounaise...

L'ampleur du phénomène

Il s'agit d'un système nouveau de prostitution stratégique savamment pensé et mis en œuvre par d'habiles demoiselles. Ce mouvement a pris corps face aux difficultés éprouvées par des étudiantes des universités d'Etat et des grandes écoles face aux conditions de vie difficiles, et en l'absence d'une bourse universitaire, comme c'est le cas dans d'autres pays. Aussi, exposées à une pauvreté ambiante, à la rupture des avantages familiaux, elles trouvent des ressources à tous les prix. C'est ainsi que la porte du plus vieux métier du monde s'ouvre à elles: la prostitution.

Ces jeunes filles évitent la rue et mettent leur intelligence à profit, en investissant les rayons des supermarchés. On compterait même, dans la seule ville de Yaoundé, plusieurs groupes de filles bien organisées et près d'une centaine de filles évoluant en solitaire, avec l'accompagnement complice de quelques gérants de supermarchés.

Le mode opératoire du phénomène

Avec des coiffures à la mode, un grand maquillage en vue et arborant des tenues légères, ces "chasseuses d'hommes" ne laissent pas indifférents certains travailleurs venus faire leurs emplettes. Elles débarquent à l'entrée des supermarchés entre 9 heures et 12 heures ainsi que le soir, vers l'heure de fermeture des magasins, calculant au passage, des nationaux fortunés, des expatriés de race blanche et toute la horde des diplomates reconnaissables par les plaques minéralogiques de leurs véhicules.

En réalité, les jeunes filles n'ont rien à acheter, puisque dans leur porte-monnaie, il n'y a que de quoi prendre le taxi. Mais une fois à l'intérieur, c'est le début d'un mini défilé de mode dans les rayons, avec un point de chute, les têtes de gondoles des produits pour hommes. Ainsi donc, après avoir identifié les cibles, on peut engager les hostilités, à travers des approches les plus convaincantes. "S'il vous plaît, pouvez-vous m'aider à lire ce qu'il est indiqué sur l'étiquette?", "je peux?", comme pour regarder le même produit. On se rapproche alors de son vis-à-vis pour mieux apprécier la cible. Et face à la moindre réticence, on convoque l'imagination en s'intéressant aux produits du bas des rayons. Il s'agit alors de passer à la vitesse supérieure, en dévoilant une partie du corps. Et lorsque le "poisson" lance, "je peux vous aider mademoiselle?", c'est pour se faire prendre à l'hameçon de la belle. La prise étant faite, on peut imaginer la suite...

Ainsi donc, pour les jeunes filles étudiantes du Cameroun, il faut se battre pour survivre. Celles qui se lancent dans cette forme déguisée de prostitution finissent par acquérir des biens matériels et même des appartements de luxe. Elles peuvent enfin faire étalage d'un niveau de vie largement au-dessus de celui de leurs camarades restées au campus.

© blastingnews.com : Abraham Ndjana Modo

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