Cameroun,De jour comme de nuit: Insalubrité à Mambanda
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Dans ce quartier situé en zone marécageuse à Douala 4ème,l’insalubrité est un facteur favorable au développement du paludisme. «Il y a trop de moustiques ici à Mambanda. Même en journée, ça ne va pas. La nuit alors, c’est grave ! Les moustiques se faufilent souvent dans la moustiquaire. Les enfants contractent beaucoup le paludisme ». Trinitas Azong que nous rencontrons ce mercredi 22 avril 2015 au bloc 20 du quartier Mambanda à Bonabéri, dans l’arrondissement de Douala 4ème, est une femme enceinte. 

Même si elle reconnait que sa santé et celle de son bébé peuvent être menacées dans cette zone en proie à l’insalubrité, elle avoue n’avoir pris aucune précaution particulière pour se prévenir du paludisme. 

La jeune dame âgée de 30 ans affirme qu’elle dort tous les soirs sous une moustiquaire imprégnée qu’elle a obtenue lors de la dernière campagne de distribution du kit. Aujourd’hui, la moustiquaire a pris de l’âge et présente des fissures par endroit. Les moustiques s’y faufilent, soutient la femme enceinte.

Trinitas Azong met de la propreté dans la cour ce matin. Les ordures sont déversées dans une rigole. Un petit garçon crie à tuetête près de cette rigole qui traverse la devanture des domiciles des deux côtés de la grande voie empruntée par les habitants. La rigole empeste. L’eau est stagnante. Elle a une coloration sombre et verte par endroits. 
De la mousse végétale plane à la surface de cette mare. Un canard et une poule s’avancent près de la rigole. Les bêtes happent les insectes qui bourdonnent dans l’air.

Selon les riverains, des habitants déversent des ordures et l’eau savonnée de la lessive dans les drains étroits. « Des gens vidangent leur Wc dans les rigoles.

D’autres habitants ont construit leur Wc directement sur les drains. Lorsqu’il y a inondation, vous retrouvez de la matière fécale dans votre domicile », déplore un riverain. Une situation qui prévaut le plus dans les blocs 15, 19, 20 et 21.

Tout semble favorable donc à Mambanda, à la prolifération des moustiques et à la propagation du paludisme. La proximité avec le fleuve Wouri et le terrain marécageux n’arrangent pas les choses.

Joseph Tufoin, le chef du quartier, déplore en outre la proximité entre les bêtes et les personnes.

« Pour certains habitants de Mambanda, vivre dans la saleté est ce qu’il y a de plus normal», se désole –t-il. Un médecin rencontré dans un centre de santé à Mambanda relève que plusieurs cas de paludisme, de typhoïde et de diarrhée sont enregistrés dans ce quartier qui abrite une population estimée à 132 000 habitants.

Rien ne semble évoluer, malgré les différentes campagnes de sensibilisation contre l’insalubrité, constate le médecin. Il y a en plus, la journée de propreté à Bonabéri tous les derniers jeudis du mois. « Il y a des gens qui s’entêtent et ne veulent pas y participer.

Du coup, lorsque tu nettoies la rigole devant ta maison et que ton voisin ne le fait pas, l’eau sale va toujours stagner devant ta porte et favoriser le développement de l’anophèle femelle qui cause le paludisme», se plaint un habitant.

© Le Jour : Mathias Mouendé Ngamo

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