Escroquerie : Un homme emporte près de 350 millions de Fcfa à Douala
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De nationalité étrangère, il a collecté ces fonds auprès des commerçants qui font  le change au centre commercial d'Akwa.

L’histoire est digne d’un scénario de film hollywoodien. De nombreux commerçants installés devant l’hôtel Akwa palace, au centre commercial de la ville de Douala  et  bien connu dans leur activité de change de devises, passent par  des jours sombres. En effet,  ils sont tombés dans les filets d’un escroc très habile. Il est environ 16 h ce vendredi 24 avril 2014. L’ambiance dans ce carrefour est vraiment calme, surtout  chez ces commerçants qui ont l’habitude de proposer leurs services aux passants.  Cheik Oumar Tchuemkam est l’une des victimes. Assis sur un tabouret, cet homme d’affaires la quarantaine dépassée, a le regard bien lointain. Ses déboires, il les raconte avec mélancolie.

«Lundi, nous étions ici, une grosse voiture est venue dans le sens interdit et s’est garée à la station. Le monsieur qui était installé à l’arrière m’a appelé d’un signe de main. Je suis allé, c’était un frère musulman, un Arabe, il m’a salué en langue (Assalamalécou). Il m’a dit qu’il avait besoin des Euros pour son entreprise qu’il est en train d’implanter à Bonanjo. Nous nous sommes entendus sur les modalités et nous avons échangé  nos cartes de visite. Deux heures après, il m’a rappelé », raconte le Cheik.

C’est alors  que le rendez-vous sera pris avec le présumé homme d’affaires. « J’ai emprunté un taxi pour me rendre dans ses bureaux à Bonanjo à côté du crédit foncier.  Au hall,  il y avait beaucoup d’employés, je suis allé à la réception et on m’a demandé de l’appeler. Ce que j’ai fait, il est venu me chercher et nous sommes allés  dans son bureau au 6ème niveau. Il m’a dit qu’il a 621 millions Fcfa  et qu’il voudrait que je lui fasse un bon prix. Après entente, nous avons tablé sur 673 Fcfa l’Euro. J’ai fait les calculs et ça devait faire près de 900 mille Euros. Au regard du montant élevé j’ai dit qu’on le fera en deux temps. On a donc conclut que je commence le lendemain par 320 mille euros», ajoute-t-il. Le mardi 21 avril 2015. «Ce jour, autour de 10 h je l’appelle mais il ne prend pas son téléphone. Il me rappelle  vers 11 h, je repars dans ses bureaux mais cette fois avec mon partenaire qui avait les fonds. Etant dans son bureau, il l’a demandé qu’on aille plutôt au service commercial. Nous avons pris les escaliers.

Au service commercial, il y a au moins 20 filles derrières des ordinateurs. C’est donc à la caisse, que nous avons sorti les 320 mille euros, l’une des filles a compté. Pendant ce temps il est sorti pour revenir quelques minutes après.  Il a récupéré les sous pour ranger dans un coffre dans le classeur. On a fait une évaluation en Fcfa sur la calculatrice. Et il est ressorti en disant qu’il allait récupérer le Fcfa dans le grand coffre», continue le Cheik. Seulement, cette fois, ils ne reverront plus leur partenaire d’affaires. Car après de longues minutes d’attente et tenus par  l’heure de la prière de 13 h, ils tenteront de le joindre sans succès. C’est à la descente au hall de l’entreprise, que la grande escroquerie se démonte. En effet, Mr Ali comme il s’est présenté à ses victimes, a laissé son téléphone en intimant aux agents de sécurité de ne pas le décrocher.  Et comme dans une comédie, plusieurs groupes de commerçants se retrouvent au hall.

Ils découvrent à ce moment qu’ils ont été embarqués dans une histoire louche. «On était surpris de voir les autres collègues, on s’est dit s’il ne revient pas, on récupère notre argent et on s’en va. Les agents de la sécurité se sont opposés, mais un gendarme est venu, il a ouvert la porte et on s’est dirigé vers le coffre où il l’a rangé  l’argent devant nous.  A notre grande surprise il y’avait un grand trou derrière  le coffre qui donnait sur un mur percé à son tour. L’argent avait disparu» conclut le commerçant. Si ce dernier raconte clairement ce qui s’est passé, ses collègues restent bien silencieux.

On apprend qu’ils sont près de 40 victimes. Une descente sur les lieux des éléments de la police a permis de constater que ce monsieur donc l’identité n’est plus certaine, a emballé plusieurs personnes dans sa supercherie. Des employés qui sont en phase d’essai et qui ignorent tout, un bailleur qui attendait son versement ce même mardi. Et  deux supers marchés dans lesquels il aurait contracté du crédit en matériaux de bureaux et d’ameublement, notamment chez Arno, où il s’est équipé à hauteur de 50 millions Fcfa. Depuis ce jour il est reste introuvable. Ladite entreprise est sous-scellée et l’enquête se poursuit.

© La Nouvelle Expression : Lucienne Wouassi

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