Armée : Paul Biya responsabilise les nouveaux officiers à la vaillance
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Le chef de l’Etat, Paul Biya a présidé, le 23 avril 2014, à la cour d’honneur du Quartier général, la cérémonie de sortie officielle des 33èmeet 34èmepromotions de l’Ecole militaire interarmes de Yaoundé (EMIA). Au-delà de la solennité, quelle signification octroyer à cet événement enflé de grandeur patriotique ?

Un événement, deux promotions d’officiers, deux noms de baptême.L’un, celui d’un officier tombé sur le champ d’honneur, il s’agit du lieutenant YoussoufMahamat Bahar.Et l’autre, l’évocation du Cinquantenaire de la Réunification. Tels sont les emblèmes caractéristiques de la cérémonie solennelle de fin de formation des 33ème et 34ème cuvées des élèves de l’EMIA, cérémonie riche en sons et en couleurs, présidée par Paul Biya, président de la République et chef suprême des Armées.

Le contexte de guerre que mène le Cameroun contre la secte terroriste BokoHaram depuis le 17 mai 2014 sied à la grandeur singulière de l’événement. Comment saurait-il en être autrement puisque les jeunes sortis de l’EMIA sont instamment opérationnels, et aptes à servir pour la défense de la souveraineté du Cameroun. Fini, les promotions tranquilles en temps de paix, celles des officiers qui sortaient de l’école militaire, officiaient en toute quiétude et partaient à la retraite sans avoir tiré un seul coup de feu. Normal, le Cameroun est réputé pays de paix, et son chef, un humaniste qui a eu mille occasions de faire la guerre, mais l’a toujours évité…Le contexte de l’heure est différent. Le Cameroun est en guerre, chaque jeune officier le sait. Ce contexte de rixe ouverte exige une formation militaire d’élite.

La 33e promotion de l’EMIA est composée de 140 élèves-officiers dont 21 de sexe féminin et 8 étrangers. La 34e promotion, quant à elle, regroupe 138 élèves-officiers dont 16 de sexe féminin et 6 étrangers (Ces deux promotions ont accueilli des étrangers venant du Gabon, de la Centrafrique, du Mali, du Niger, du Bénin et du Sénégal).Leurs formations ont été calquées sur deux modèles de bravoure, celles de deux jeunes officiers : le lieutenant Joseph Kévin Donkeng, décédé sur le champ d’honneur, aux côtés d’autres soldats, au cours d’une attaque perpétrée par le groupe terroriste BokoHaram, le 25 juillet 2014 à Bargaram, dans le département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord. Quant au lieutenant Youssouf Mahamat Bahar, il est décédé des suites de ses blessures, le 20 mars 2011, au cours d’une poursuite périlleuse en mer, après avoir mis en déroute une vingtaine de pirates et coulé les embarcations à bord desquelles avaient opéré les responsables du braquage spectaculaire de l’agence Ecobank de Bonabéri, survenu le 18 mars 2011, au cours duquel les pirates avaient emporté près de 190 millions de F CFA. Les deux vaillants militaires ont été élevés par le chef de l’Etat, au rang de lieutenant et décorés l’un de la Vaillance, et l’autre de la Croix de la valeur militaire à l’ordre de l’armée, à titre posthume. Le lieutenant Youssouf Mahamat Bar était issu de la 32ème promotion de l’EMIA, et Kevin Donkeng de la 33èmedont le Président Paul Biya a présidé la sortie le 23 avril dernier. A ces deux jeunes officiers, la Patrie reconnaissante…

Acte symbolique fort

Les deux promotions sorties d’école par Paul Biya sont disposées à aller au frontà l’assaut de BokoHaram, « un ennemi qui menace à la fois notre intégrité territoriale, notre mode de vie et nos populations », a précisé Paul Biya aux jeunes récipiendaires dont la cérémonie de triomphe consacre l’accession à la carrière militaire. Le président de la République les a chaleureusement félicités pour les efforts consentis pendant les trois années de leur scolarité à l’EMIA, non sans manquer de les inviter à suite l’exemple de patriotisme et de vaillance de leurs ainés dans la guerre sans merci qu’ils mènent efficacement contre les terroristes de BokoHaram : « Nos soldats ont fait mieux que se défense et nous défendre. Ils ont infligé à l’ennemi des pertes considérables et l’ont obligé d’évacuer notre territoire ».

Il leur a rendu hommage « pour leur courage et leur esprit de sacrifice ».Le chef de l’Etat s’est également félicité de l’appui sans réserve reçu de la communauté internationale, notamment du Président de la République du Tchad, Idriss DebyItno, qui a engagé un important contingent militaire tchadien pour lutter contre BokoHaram, aux côtés du Cameroun. Enfin, les sincères encouragements de Paul Biya sont allés en direction dupeuple camerounais, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, qui s’est massivement mobilisé, et se mobilise encore, dans l’enthousiasme et la spontanéité, pour apporter, dans un bel élan de solidarité, une contribution généreuse à l’effort de guerre. La guerre contre BokoHaram se traduit sur l’ensemble du territoire par une impressionnante démonstration de patriotisme, d’unité nationale, d’identité, de conscience nationaliste et de solidarité qu’a félicitée et encouragée Paul Biya.

C’est aussi le sens de l’évocation de la symbolique de la célébration, le 20 février 2014 à Buéa, du Cinquantième anniversaire de la Réunification, l’autre thème de l’une des promotions honorée le 23 avril dernier. Par cette évocation symbolique, le peuple camerounais a tenu l’occasion d’exhiber et de réaffirmer son attachement à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale. Le mérite de notre vaillante armée est de n’avoir pas cédé un seul périmètre des 475 000 km2 du territoire camerounais à l’ennemi.

La guerre contre le terrorisme n’est pas finie. Paul Biya l’avait prédit, elle sera longue, mais au moins, l’EMIA tient son pari fondamental et le défi de former des militaires complets et aguerris à l’art de la guerre et au patriotisme.

© newsducamer.com : John Fontem Ngassem, politologue et géopolitiste.

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