Quand Gilbert Schlick acquittait Mebara
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C’était une nuit froide à Yaoundé. Un jeudi, 3 mai 2012. Un peu après 23h. Le juge Gilbert Schlick, alors président du Tribunal de grande instance du Mfoundi du haut de son magistère rend le verdict dans l’affaire de l’avion présidentiel. La première. Celle-ci oppose Jean-Marie Atangana Mebara, Jérôme Mendounga et Otele Essomba à l’Etat du Cameroun. Trois chefs d’accusation sont imputés à l’ancien secrétaire général de la présidence de la République. Il s’agit du détournement de 24 milliards FCfa, du détournement en coaction de  1,5 milliard FCfa, et du détournement en coaction de 720 millions FCfa.

L’ex Sg/Pr est acquitté sur chacun de ces griefs pour « faits non établis ». Ce soir-là, Me Claude Assira forme le poing en signe de victoire. Atangana Mebara n’est pas sous le coup d’un autre mandat de détention provisoire à ce moment-là. Suite à cette décision, il est donc libre. Et c’est naturellement que le lendemain, vendredi, 4 mai 2012, le juge Gilbert Schlick signe un ordre de remise en liberté de Jean Marie Atangana Mebara. Ce vendredi-là, Atangana Mebara avait livré un match de tennis avec ses codétenus, comme il en avait l’habitude.

Il pensait que c’était le dernier dans le pénitencier. Mais le parquet n’a pas cru bon de devoir acheminer cet ordre de remise en liberté à Kondengui pour la levée d’écrou. Jusqu’à minuit, les proches d’Atangana Mebara ont campé devant la prison. L’une de ses filles, qui avait fini par désespérer, éclate en sanglots. Elle ne reverra pas son papa libre de si tôt. Le parquet a bloqué l’ordre de remise en liberté en attendant de faire appel le lundi, 7 mai.

Ce même lundi, Mebara est inculpé en prison d’un nouveau chef d’inculpation. Et un nouveau mandat de détention provisoire lui est délivré. L’acquittement, il fallait alors l’oublier pour emprunter à un magistrat qui l’avait conseillé à Atangana Mebara. Dans la foulée, Gilbert Schlick reçoit une demande de « note explicative » de la présidence de la République. Il est sommé de s’expliquer sur sa décision d’acquittement d’Atangana Mebara.

Deux ans après, en décembre 2014, Schlick est affecté à la Cour d’appel du Centre comme vice-président. Une nomination perçue dans le milieu judicaire comme une sanction.

© Le Jour : Eitel Elessa Mbassi

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