Modeste Tsagué : Le rêve d’une handicapée
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Depuis près de 10 ans, cette orpheline de père et de mère vit dans des conditions précaires avec sa petite famille à Douala.

Non loin du lieu-dit rond point CCC au quartier Madagascar à Douala, une case toute particulière attire l’attention. Elle est construite en matériaux provisoires. Le pan droit est fait de vieilles tôles. La façade et les autres côtés de la petite case d’environ 2 sur 1,5 mètre, sont construits avec des planches à moitié abimées. Sur le battant de la fenêtre, des boites de produits pour cheveux sont disposées. A proximité, quelques paquets de mèches sont accrochés. C’est ce  qui constitue la maison et le lieu de travail de Modeste Tsagué. Cette mère d’un fils âgé de quatre ans, est handicapée. Elle a une grosse bosse à l’épaule droite.

Agée de 35 ans, la jeune femme a le visage ridé et une coiffure dont on a de la peine à reconnaître les nattes. Ce mercredi 15 avril 2015, Modeste apprête le repas du jour. Au menu, « macabo râpé à la sauce blanche ». A l’aide des emballages plastiques blancs déjà utilisés lors d’un précédent repas, Modeste constitue quatre boules, pour un repas de trois personnes et pour deux jours. Derrière sa petite case à l’air libre, elle fait un feu de bois à proximité d’une poubelle. « C’est avec le bois de 50 F. Cfa que je vais préparer. Je n’avais pas assez d’argent pour en acheter plus. Quand j’en aurais, je vais construire un hangar en guise de cuisine», dit-elle.

La jeune femme avoue que c’est grâce à l’argent d’une coiffure faite la veille qu’elle a pu faire la cuisine. « Quand je ne coiffe pas, je ne peux pas manger. Je ne peux pas m’acheter un habit ni une paire de chaussures. Il y a des jours où le tapioca de 50 F. Cfa sans sucre constitue le repas journalier de mon fils», poursuitelle avec un air de désespoir. Modeste qui vit avec son fils Prince et son compagnon au chômage, s’occupe seule des dépenses de la maison. « L’argent que je gagne dans la coiffure est très insignifiant. J’ai déjà pu payer une avance de 36 000 F. Cfa pour la scolarité de mon fils. Mais, je ne sais comment faire pour finir les 4 000 F restant et lui établir un acte de naissance », déclare Modeste, la voix enrouée.

Néanmoins, Modeste ne se retrouve pas seule dans ce combat. Elle a reçu de la part de l’un de ses proches, un réchaud à pétrole. Sa petite soeur lui a offert une table sur laquelle elle vend des condiments et aussi des allumettes. « Je souffre trop. Mon plus grand rêve est d’avoir une vraie maison. Tant que mon fils et moi avons la santé, le reste importe peu », assure Modeste, les yeux larmoyants et le regard déterminé.

© Le Jour : Hélène Tientcheu

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