Marcher pour soutenir les autorités et les forces de défense est une très bonne chose. Offrir des dons en soutien aux mêmes élargis aux victimes de guerre c’est encore mieux. Car tout le monde sait que l’Etat ne doit pas être abandonné en ces heures difficiles. Toutes les forces vives du pays doivent se mobiliser en vue de former un front commun pour faire face non seulement à Boko Haram, mais aussi et surtout à l’insécurité grandissante à nos frontières. Mais on connaît quand même les Camerounais et leur esprit mesquin.

Ceux qui ont la mémoire courte ont peut-être oublié l’affaire des couvertures destinées aux sinistrés du Lac Nyos qui se sont retrouvées sur les étals et comptoirs des marchés. Aujourd’hui qu’on remet les dons au premier venu, est-on sûr qu’ils arriveront à bon port ? C’est du moins la question que les augures posent. Non qu’on soupçonne quelqu’un en particulier. Mais mieux vaut prévenir que guérir. Notre chronique est pleine d’histoires burlesques au sujet des méfaits et turpitudes de nos hauts fonctionnaires, pour qu’on baisse la garde.

Nos vieux démons nous rattrapent toujours très vite. Aussi serait-il judicieux qu’on mette sur pied un organisme, à la tête duquel on va installer un homme intègre, pour gérer ces flots de dons et les canaliser vers les bénéficiaires. Avec l’avantage que ce responsable saura rendre compte en tant que de besoin. Quant aux marches, l’histoire se chargera de  nous dire ce que gagnent ceux qui les organisent.

Ces derniers racontent avec des trémolos dans la voix qu’ils ne sont financés par personne. Pourtant on s’interroge bien et on aimerait savoir où ils trouvent l’argent pour acheter les gadgets distribués aux marcheurs Les mauvaises langues disent même que les badauds qui forment le plus gros des troupes seraient rémunérés en sourdine. Info ou Intox ? Allez savoir.