La chasse aux tricycles lancée à Douala.
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Malgré leur interdiction par le préfet du département du Wouri, les propriétaires de ces véhicules revendiquent le transport des clients.

Olivier Sope bavarde avec ses « collègues ». Il sourit même de temps à autre. Cependant, ce sourire ne parvient pas à masquer l’inquiétude qui se lit sur son visage ce lundi 2 mars. « On a confisqué mon tricycle, glisse-t-il. Mon engin se trouve à la fourrière ». En effet, vendredi 27 février 2015, le préfet du département du Wouri, Paul Naseri Bea et les agents de la Communauté urbaine de Douala (Cud) ont fait une descente dans des marchés de la capitale économique du Cameroun, à la traque des tricycles « sans papiers ».

Conséquences : trois engins sur une trentaine, ont été emportés au rayon friperie du marche Mboppi. « D’autres se sont enfuis avec leurs engins. Certains avaient quelques uns des papiers exigés et le préfet les a laissés pour leur permettre d’obtenir le reste », relate Mathieu Kamdjie, qui assure détenir tous ses papiers. D’après les conducteurs de tricycles rencontrés, pour être conforme, ils doivent avoir un permis A, la carte grise, l’assurance, la vignette, l’impôt libératoire et le stationnement.

Le tout est consigné dans la note du préfet du département du Wouri, daté du 15 janvier 2015, dont ils ont obtenu copie le 19 janvier, informe Ferdinand Nzoutchoua, un propriétaire de tricycle. « Obtenir tous ces documents nécessite beaucoup d’argent. La vignette par exemple coute 15 000 F. Cfa et le prix de l’impôt libératoire varie. Au début, on payait 2 500 F. Aujourd’hui, ces agents d’impôt réclament 6 000 et parfois 12 500 F. C’est de l’arnaque », se plaint Olivier Sope. Au marché central tout comme au marché Mboppi, les propriétaires de tricycles reconnaissent l’importance d’être en règle. Cependant, ils disent ne pas comprendre pourquoi le préfet leur interdit de transporter un passager sur leur véhicule.

« Etre en règle est une bonne chose, admet Roger Moluh. La majorité des propriétaires ou conducteurs de tricycles transportent des marchandises. Comment peut-on transporter des marchandises sans leur propriétaire ? ». Olivier Sope explique qu’en 2014, après plusieurs jours de garde-à-vue, il a « failli » être envoyé en prison tout simplement parce qu’il avait transporté de la marchandise volée. « Le propriétaire avait emprunté une moto. Il me suivait. Des qu’on m’a interpellé, il s’est enfoui », raconte-t-il. D’après un autre conducteur, en cas d’interpellation pour une marchandise volée, c’est au passager de justifier la provenance du bagage transportee.

« On m’a attrapé avec un passager au niveau du Port de Douala et j’ai du négocier 25 000 F, ce qui n’est pas normal. Nous devons être avec nos clients. C’est la seule chose que nous exigeons », s’indigne Ferdinand Nzoutchoua.

© Le Jour : Josiane Kouagheu

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