Lutte contre Boko haram : Le Rdpc tente de détourner la Grande marche
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Les cadres de ce parti, dissimulés au sein du gouvernement, ont tenté de confisquer la marche.

Les chiffres sont querellés. Le collectif Unis pour le Cameroun attendait cinquante mille personnes au Boulevard du 20 mai de Yaoundé, il n’a pas atteint son objectif, mais il reste constant que ce sont des milliers de personnes qui ont envahi la place symbole de l’unité du Cameroun, pour faire valoir le slogan «Touche pas à mon pays». Une trentaine de minutes entre le lieu dit Camtel, et le Rond point du Premier ministère.

Parmi les marcheurs, une bonne brochette de membres du gouvernement et assimilés : entre autres, Edgard Alain Mebe Ngo’o (ministre délégué, en charge de la Défense), Alamine Ousmane Mey (ministre des Finances), Adoum Garoua (ministre des Sports), Grégoire Owona (ministre du Travail),… l’honorable Ali Bachir, député Rdpc. En réalité, ce sont des membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir. Et même si ces derniers n’étaient pas identifiables par des signes distinctifs, il reste que ces pontes du régime ont occupé les premiers rangs dans la marche. Ce que redoutait Valséro, le rappeur engagé contre le système politique en place au Cameroun.

«Il n’y aura pas de préférence. Chacun est libre de céder sa place à un membre du gouvernement, mais le principe est que ce sont les citoyens qui marchent, et ils sont citoyens avant d’être membres du gouvernement», avait expliqué Guibaï Gatama, le leader du collectif organisateur. Il n’en aura rien été. «Nous sommes derrière notre armée et les populations du Grand Nord et par cette marche nous montrons que les moyens d’intimidations de la secte Boko Haram ne nous touchent pas. Nous continuerons grâce à notre armée et aux soutiens venus d’ailleurs de les combattre jusqu’à leur exterminations», lance Thierry Ngongang, membre du collectif organisateur. Message partagé par l’ensemble des marcheurs qui ont accueilli par des ovations.

Mais très vite, les pontes du régime remontent en surface. Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du comité central du Rdpc, reprend à son compte personnel la manifestation, en organisant un meeting qui harangue la foule acquise à sa cause. Entre temps, Claude Abate, un autre défenseur de la cause du Rdpc, se défoule sur le podium. Ainsi, subrepticement, on lance des chants à la gloire de Paul Biya. Le public adhère, mais déjoue vite le jeu et salue la bravoure des armées engagées contre la secte islamiste. «Nous disons non au Boko haram», «Boko haram mon Cameroun en paix, mon Afrique en paix», lit-on sur les pancartes. L’opposition aura tenté de donner de la voix. Avec des présences peu remarquables d’Anicet Ekane et sa sœur Mariane, membres du Manidem ; ou encore Hameni Bieuleu de l’Ufdc.

«Il s’agit d’un combat contre un groupe criminel qui est reconnu par l’Union européenne comme faisant partie des organisations terroristes et c’est pourquoi nous sommes là pour soutenir le Cameroun à travers des appuis multiformes», soutient Michal Golabek, de la délégation de l’Ue à Yaoundé. Rien n’y fait. La masse chante les louanges des leaders africains, cibles tuées ou encore en vie, de l’Occident. 

© La Nouvelle Expression : Lindovi Ndjio et Patricia Nya

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