ACCIDENTS DE CIRCULATION : Que de morts sur le dos de l’Etat !
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Plus un jour ne passe sans qu’on enregistre des morts sur nos axes routiers. Des accidents mortels dont la cause première, selon des experts, est le piteux état des routes.

Quatre jours après ce qu’il convient d’appeler l’hécatombe d’Essazock sur l’axe Yaoundé-Sangmélima, avec une dizaine de morts selon les chiffres non officiels les Camerounais pétrifiés par cet autre accident, qui a laissé des familles dans l’émoi et sans voix, se demandent quand l’Etat prendra-t-il ses responsabilités pour à défaut d’arrêter, de réduire ces boucheries humaines sur nos axes routiers. En effet, selon les premiers éléments d’information, même si l’excès de vitesse est mis en avant comme constituant la première cause de cet accident, il reste que l’étroitesse de cette route a également une bonne part de responsabilité.

C’est justement sur l’état de la chaussée que la responsabilité de l’Etat est engagée, car c’est lui qui construit les routes. Les spécialistes des questions de transport s’accordent à reconnaitre que la délinquance routière n’est pas l’apanage du Cameroun. C’est un mal universel. Des délinquants routiers, on en rencontre partout, certains plus agressifs au volant que ceux qu’on rencontre au Cameroun. Mais on ne compte pas autant de morts dans ces pays à fort pourcentage de délinquant routier comme c’est le cas au Cameroun. Selon les Nations Unies, le Cameroun fait partie du classement des pays où le taux d’accident mortel est très élevé.

Une situation qui semble corroborer l’analyse de ces experts que malgré la multiplication des campagnes de préventions routières, avec l’implantation des panneaux qui rappellent la limitation des vitesses, la multiplication des opérations de sensibilisation et de répression de la gendarmerie nationale avec même l’acquisition des radars, on observe certes une petite accalmie mais cela n’enlève en rien le fait que les routes camerounaises sont particulières meurtrières. Le ministère des Travaux publics semblent être cette face cachée de l’iceberg car depuis la signature du décret présidentiel n°2011/408 du 09 décembre 2011, le ministère des Travaux publics est responsable de la supervision et du contrôle technique de la construction des infrastructures et bâtiments publics ainsi que de la protection du patrimoine routier national.

C’est à lui de s’assurer du respect par l’entreprise adjudicataire des normes internationales en matière de construction des routes en fonction de la classification. Même s’il faut reconnaître que cette situation n’est pas la seule imputable à Patrice Amba Salla, actuel ministre des Travaux publics, il faut reconnaître avec une bonne dose de lucidité que les routes camerounaises en plus du fait qu’elles sont étroites pour ce qui est de la largeur, on note également la mauvaise réalisation des travaux. Aujourd’hui, l’axe qui relie la capitale politique Yaoundé à la capitale régionale de l’Ouest Bafoussam est au centre des conversations. Là-bas, les passagers passent et trépassent, mais cela ne semble pas sortir le gouvernement de son mutisme, du moins le chef du département en charge des Travaux publics.

Et pourtant, on se souvient que le président de la République par le biais du Fonds routier a décidé du déblocage de 100 milliards de FCFA pour la réfection de neuf axes routiers parmi lesquels figurent celui qui relie la région du Centre à celle de l’Ouest. Or, les pesages routiers sont fonctionnels soit 17 en tout. Les responsables de ces pesages ont d’ailleurs pris part au séminaire du 31 juillet au 1er août 2014 à Kribi, mais sur le terrain les sommes collectées prennent des directions inconnues même si la fonction première du pesage n’est pas de renflouer les caisses de l’Etat, mais plutôt un mécanisme de contrôle des charges sur la route pour assurer la durée au réseau routier national. Les stations de péages sont-elles aussi devenues des vaches à lait pour certains responsables véreux ? Quoi qu’il en soit, les routes continuent de se dégrader à un rythme exponentiel et les morts se comptent par milliers. Qui paiera l’addition ?

© L'Epervier : Minlo Enyegue

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