MANIFESTE D’HOMMAGE, DE SOUTIEN ET DE RECONNAISSANCE A FRANCOISE
CAMEROUN :: POINT DE VUE

CAMEROUN :: MANIFESTE D’HOMMAGE, DE SOUTIEN ET DE RECONNAISSANCE A FRANCOISE :: CAMEROON

Une Conscience Féminine s'est éteinte. L'Icône du Militantisme Populaire au Cameroun s'en est allée.

Immense tristesse pour cette perte d'un être exceptionnel comme seul notre pays sait en produire.

Françoise Foning est restée debout et fière de sa liberté. Libre d'être une femme camerounaise, elle a su montrer à chacune d’entre nous que la marche souveraine d'une nation nécessite l'émancipation de la femme et son engagement actif dans la vie politique et économique de son pays. Et pour se faire une place dans la vie politique et économique de son pays quand on est une femme, les diplômes ne seront pas le seul atout, il faut aussi du courage, du talent et parfois beaucoup de charisme.

Face à l'injustice faite aux femmes, face à l'arbitraire des us et coutumes qui sont des freins à l'accomplissement social et politique des femmes camerounaises, elle a répondu par un engagement militant inlassable. Notre modèle de conscience pour la lutte pour la parité homme femme dans la société camerounaise s'en est allée mais le sillon qu’elle a creusé porte une semence qui annonce de belles récoltes aujourd’hui déjà et demain surement.

Une vie de femme c'est mille vies en une. Retenons en hommage à notre grande soeur, notre maman, notre mère ce qui a pu être son meilleur rendement pour la seule cause commune qui vaille, celle de l'amour de notre pays.

Françoise Foning n'a pas eu peur de se jeter corps et âme dans le combat de la vie, en embrassant toutes les possibilités qui lui étaient offertes avec des succès et des échecs comme le veut la vie. C'est parce qu’elle n’a pas eu peur d'entreprendre qu'elle est devenue une femme d'exception, qui a su développer un esprit de résistance dans les combats politiques, avec un patriotisme chevillé au corps, mais également une générosité légendaire, un sens du don et du partage inégalé, un trop plein d'amour pour les siens.

Ma’a Mêfo’o Nkong-La’a,
Reine de la Cour Royale du groupement Bafo dans la Menoua, Reine de nos Shaba populaires Nous te devons quelques lignes de l'élégie de Léopold Sedar Senghor à la Reine de Saba,

« Les hérauts d’armes, sonneries haut levées, annoncèrent sa présence à trois mille pas Quand sous les tentes rutilantes, la précédaient soixante-dix-sept éléphants, sombres avançant d’un pas pachyderme. Et leurs cornacs, nattes fleuries d’or rouge, tenaient leurs longues gaules balancées en poussant de brefs cris rythmiques Puis à pieds des guerriers plus noirs, nombreux serrés, leurs peaux de léopard en bandoulière. Suivaient les présents de Saba Apportés par soixante jeunes hommes, soixante jeunes filles, cambrées et seins debout Qui avançaient plus souriants que les nénuphars dessus le lac des Alizés Et neuf forgerons marteaux sur l’épaule, qui enseignaient les nombres primordiaux, tous nés du rythme du tam-tam. Et d’autres présents que je tais : leur liste serait longue. »

Ma’a Mêfo’o Nkong-La’a

Reine de nos Shaba populaires, tu vivras dans nos coeurs. En ta qualité sublimée de Chef d'orchestre des enceintes ferventes remplies de milliers de mères et filles en pagnes et boubous chamarrés, tu étais déjà prête en ce triste mois de janvier à nous mobiliser pour un grand défilé de femmes en pagnes, de femmes soldats sans armes, pour que nous rappelions nous aussi au monde entier que notre nation est meurtrie, que notre pays est sauvagement agressé. Faire marcher les femmes camerounaises pour chanter l'amour du drapeau et rappeler à la nation unie le sacrifice suprême de ses soldats tombés sur le champ d'honneur pour notre sécurité pour notre liberté. Tu voulais aussi que toutes les femmes et toutes les mères marchent pour partager la douleur inconsolable de celles qui perdent leurs enfants au front de guerre.

Nous chantons pour toi Françoise
Car dans la jungle, terrible jungle politique, faite de combats de vilenies, de trahisons mais aussi de gloire Une lionne est morte ce soir
Nous savons que tes adversaires, tes détracteurs tranquilles s'endorment alors que tes enfants pleurent leur mère
Une lionne est morte ce soir
wiiiihihihi oh wimbo wé nous chantons pour toi Françoise comme tu savais nous faire chanter
à la gloire de ton Président bien Aimé
Paul BIYA
Une lionne est morte ce soir

Ta Pauline BIYONG
Activiste,
Et les siens

© Correspondance de : Pauline BIYONG

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