Joseph Kabila, président secret et mal aimé à Kinshasa
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Kinshasa qui ne l’a jamais aimé s’est embrasée cette semaine à l’idée de le voir s’accrocher à son poste, mais Joseph Kabila, chef d’État secret au pouvoir depuis 14 ans, ne donne aucun signe de vouloir prendre sa retraite politique.

Fils de Laurent-Désiré Kabila, chef rebelle ayant fait tomber le dictateur Mobutu Sese Seko, Joseph Kabila a hérité du pouvoir par succession monarchique après l’assassinat de son père en janvier 2001.

« Avec sa voix timide et sa jeunesse (il n’avait alors que 29 ans), il donnait l’impression, au début d’être un personnage falot », écrit l’historien belge David Van Reybrouck dans un récent ouvrage de référence sur le Congo.

M. Kabila hérite d’un pays exsangue, déchiré par une guerre terrible entamée en 1998 et qui ne prendra fin qu’en 2003, et le pouvoir central ne contrôle alors guère qu’une partie de l’ouest et du sud de la République démocratique du Congo.

Le jeune chef de l’État parle alors l’anglais et le swahili (langue de l’est africain), s’exprime difficilement en français, la langue officielle du pays, et ne maîtrise pas du tout le lingala, la langue parlée à Kinshasa.

Cette lacune linguistique, sa naissance dans l’est de la RDC puis son enfance en Tanzanie le font percevoir par les habitants de la capitale congolaise comme « un homme de l’est », un « étranger ».

Peu à peu cependant, son habileté politique surprend les diplomates étrangers qui le considéraient comme un pantin aux mains de la vieille garde de son père, dont il s’affranchit progressivement.

Après une transition politique post-conflit difficile où il doit cohabiter avec quatre vice-présidents, il est conforté à la présidence par les urnes en 2006 à l’issue des premières élections libres du pays depuis son indépendance de la Belgique en 1960.

L’état de grâce ne durera pas longtemps et en 2011, à l’issue d’élections marquées par des irrégularités massives, M. Kabila remporte un deuxième mandat, avec une majorité relative.

Sa victoire, non reconnue par la majeure partie de l’opposition, plonge le Congo dans une crise politique dont le pays n’est pas encore sorti.

Enfant du maquis

M. Kabila fait face aujourd’hui à la plus forte contestation de son autorité dans la capitale congolaise depuis trois ans. En cause : un projet de loi de révision électorale susceptible de retarder la présidentielle censée avoir lieu en 2016 et de permettre ainsi au « Raïs » – comme l’appellent ses partisans – de se maintenir pour un temps indéterminé au pouvoir, alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat.

Discret, voire « taiseux », selon l’expression d’un ministre, M. Kabila, aujourd’hui âgé de 43 ans, reste très secret, même pour ses proches.

Alors que l’opposition lui demande de déclarer ouvertement qu’il ne sera pas candidat en 2016, M. Kabila entretient l’ambiguïté sur son avenir politique, disant de manière sibylline sa « confiance dans la maturité du peuple congolais » pour juger de son bilan le moment venu.

En dépit de progrès incontestables ces dernières années, le pays reste l’un des moins développés et des plus corrompus au monde.

La grande pauvreté y est la règle pour la quasi-totalité de ses quelque 76 millions d’habitants, tandis qu’une caste de nantis, hommes d’affaires étrangers, hommes politiques proches ou non du pouvoir se partagent les fruits des immenses richesses naturelles (mines, bois, eau) dont regorge le Congo.

Né dans le maquis de Laurent-Désiré Kabila au Sud-Kivu, dans l’est du pays, le jeune Joseph connaît l’exil à 5 ans.

Il passe presque toute sa jeunesse en Tanzanie avant de rejoindre son père en septembre 1996 lorsqu’éclate la première guerre du Congo.

Adjoint, dans la rébellion, de James Kabarebe, l’actuel ministre de la Défense du Rwanda, qui sera chef de l’armée congolaise après avoir participé à l’accession au pouvoir de « Mzee » (le surnom de son père) en 1997, Joseph Kabila est propulsé général-major.

Il part en Chine pour une formation militaire mais rentre précipitamment au début de la deuxième guerre du Congo en 1998.

Petit et avec un léger embonpoint, la fine moustache toujours impeccable, M. Kabila apparaît peu à l’aise dans les cérémonies officielles et semble n’être jamais aussi heureux que lorsqu’il conduit des tracteurs ou engins de chantiers à l’occasion d’inaugurations.

Peu porté sur la littérature, selon un diplomate qui l’a rencontré à plusieurs reprises, il passe pour être plutôt amateur de jeux vidéo, de voitures et des travaux fermiers.

Marié à une femme de l’est du pays, Olive Lembe Kabila, le président congolais est père de deux enfants : une adolescente et un jeune garçon.

© Source : AFP

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